Le message adressé par l’association des enfants de Don Quichotte s’adresse à tous les candidats de gauche en Haute Garonne. Sans exception : Front de Gauche, Gauche Unitaire, PCF, PS, PG, NPA, EE-Les-Verts, POI. A quelques jours des élections cantonales, les défenseurs des sans logis veulent par ce biais en appeler aux politiques. L’action sociale est en effet l’une des compétences du Conseil général.
« Les élections cantonales de mars 2011 vont constituer un test politique électoral important en tant que dernière échéance électorale avant 2012. Elles interviennent également dans un contexte de crise majeure. Cette crise se traduit par une violence des attaques sans précédent contre les plus fragiles et peut rappeler parfois les horreurs de la deuxième guerre mondiale (exemple des ROMs qui ont été stigmatisés comme une population menaçante) » estiment les Enfants de don Quichotte.
« Cette austérité va toucher et touche déjà les collectivités locales, semble t il, et en particulier les Conseils généraux du fait de leur poids dans l’action sociale : c’est dire que le Conseil Général sera face à des choix politiques et budgétaires. C’est pourquoi nous, les EDQ nous vous exhortons à mettre en place une politique d’action sociale à la hauteur de la situation actuelle en direction des personnes sans logements ou mal-logées et des Sans Abris ; c’est, à notre sens, l’un des rôles principaux que doit remplir un Conseil Général, au service des plus fragiles pour la défense de leurs droits élémentaires sinon vitaux afin de leur rendre leur dignité » a déclaré le porte parole de l’association.
« Nous vous rappelons que sur la région on estime à 6000 le nombre de personnes vivant dans la rue ; sur le territoire national ce sont plus de 10 millions de mal logés, le 16ème rapport mal logement de l’association Abbé Pierre est sans appel » a rappelé les enfants de Don Quichotte qui demandent aux candidats de s’engager sur plusieurs points :
à mettre en place une véritable politique volontariste du foncier
à développer les logements très sociaux et baux glissants
à interdire toute expulsion du parc HLM géré par le Conseil Général, sans solution de relogement pérenne et préservant la vie familiale.
à financer, en complément de l’État, des structures innovantes d’accueil inconditionnel, avec l’accompagnement nécessaire pour les Sans-abris afin qu’ils puissent se poser et pouvoir penser l’avenir
à augmenter le nombre de place d’hébergements de nuit qui ne suffit pas sur la ville de Toulouse notamment (90 personnes chaque soir à Toulouse n’ont pas de place d’hébergement en appelant le 115)
– à faire pression sur l’État pour qu’il applique la loi de réquisition sur les logements vacants
– à soutenir les associations et/ou collectifs qui, aux côtés des Sans-abris, doivent avoir recours quelquefois à des squats pour mettre hors de danger ces derniers
– et de fait à m’opposer à toute expulsion tant qu’aucune solution digne ne sera proposée à ces personnes
– à faire appliquer les lois existantes : Loi Molle, Loi Dalo, Loi SRU, et de réquisition
– enfin sur ma commune et mon canton je m’engage à m’opposer à l’application de la Loi Loppsi 2 et à le faire savoir.
Photo CC/Thiago Piccoli : des pauvres fouillent des poubelles pour trouver des aliments