Sans surprise et à l’instar du groupe socialiste à l’assemblée nationale, le député maire socialiste de Toulouse vient de se prononcer contre le travail le dimanche. Nul ne sait si Pierre Cohen portera dans les prochains jours le badge réalisé pour l’occasion mais il a également reçu le soutien de son équipe municipale.
Attentatoire à la concurrence
Malgré la fronde de certains députés de la majorité, Nicolas Sarkozy a décidé de maintenir son projet de loi.
« Nous sommes contre cette volonté d’ouverture des commerces du dimanche qu’elle soit généralisée ou dix fois par an. Elle implique une nouvelle modification du fonctionnement de la société pour le consommateur. » a déclaré Pierre Cohen sur le sujet.
Le maire met aussi en avant « la concurrence déloyale » qu’une telle loi implique entre les gros opérateurs et les commerçants de proximité.
« Il est évidemment plus facile d’avoir des rotations avec 200 salariés qu’avec trois ou quatre. Une ouverture du dimanche imposera un engagement total des commerçants, obligés de réagir à l’ouverture des grandes surfaces pour pouvoir conserver une partie de leur activité et de leur clientèle. Autrement dit, eux n’auront pas le choix. » a précise le maire de Toulouse.
Un pouvoir d’achat non élastique
Par ailleurs, Pierre Cohen a tenu à pointer le problème de la demande de consommation. qui pour lui « n »est pas élastique, surtout en cette période de crise. » L’augmentation des heures d’ouverture d’une boutique -quand bien même serait-elle ouverte tous les jours, dimanche et jours fériés inclus et la nuit – n’apporte pas de la consommation supplémentaire. Les budgets d’achat ne permettent pas de consommer plus. »
Il ajoute : »Aujourd’hui l’arsenal législatif permet largement de satisfaire les demandes dans les zones touristiques. »
le bon modèle en Haute Garonne
D’un point de vue social, l’équipe municipale refuse l’angélisme du volontariat : « Qu’adviendra-t-il de la qualité de vie des salariés? Car, il faut arrêter de se mentir. Quel volontariat? Les salariés ne pourront pas échapper à cette contrainte. Si ils ne sont pas « volontaires », on ne les embauchera pas. »
Pierre Cohen rappelle que la Haute-Garonne a fait ses preuves en matière de travail dominical. « Le bon modèle à suivre est est celui qui existe chez nous grâce au Conseil départemental du commerce. Créée il y a 18 ans, cette association a permis de trouver un accord signé, chaque année par elle, le Medef 31, l’Union patronale de l’artisanat, les cinq syndicats représentatifs, la direction départementale du travail de la Haute-Garonne, le président de l’association des maires de Haute-Garonne et le maire de Toulouse. Cet accord a apporté des solutions modérées et efficaces au problème de l’ouverture des commerces du dimanche. En effet, les gros opérateurs et les commerçants de proximité s’entendent sur un nombre de dimanches et de jours fériés ouverts dans l’année. Ce modèle qui fonctionne avec l’encadrement législatif et la réglementation actuels, mérite d’être encouragé. Cet accord est respecté par l’ensemble des maires, des commerçants et des grandes surfaces du département. »