Le ministre de l’Education, Xavier Darcos, a décidé de reporter sa réforme des lycées à la rentrée 2010, mais les parents d’élèves, eux, restent mobilisés, comme lundi soir au lycée polyvalent de Toulouse.
Protéger le service public
Sous la pluie battante, les parents d’élèves du lycée polyvalent rive gauche se sont donné rendez-vous, hier soir, pour former une chaîne humaine et symboliquement faire barrage à la réforme des lycées.
Sous le regard bienveillant des lycéens qui sortent des classes, Patrick Gourdou, un des participants, considère qu’ « il faut protéger l’établissement public des réformes bâclées. C’est pour cela que nous portons des gilets jaunes. Nous sommes visibles pour prévenir les autres parents des agressions de l’extérieur ».
« La réforme est ajournée, pas supprimée, nous sommes toujours inquiets » confie une mère. La colère est profonde.
Fred souhaite qu’on écoute désormais les propositions des parents, « en rétablissant les dizaines de milliers de postes supprimés ces dernières années. » Sous les parapluies, ils discutent de la suppression de la carte scolaire qui « va vider le lycée polyvalent de son équilibre », de la multiplication des options. « On fait croire aux enfants qu’ils ont le choix, mais on leur supprime des heures de cours, et selon les lycées, les options ne seront pas les mêmes. C’est contraire à l’esprit d’égalité » s’indigne une femme.
Ces parents ne taisent plus leur crainte : « Peut-être sommes-nous paranos, mais je crois que le gouvernement veut affaiblir le service public et ainsi avoir le prétexte de privatiser. » Un compagnon ajoute, « ils font pareil avec la Poste ». On peut lire sur les lèvres des réflexions sur le mouvement social grec.
Une colère profonde
Xavier Darcos qui avait déclaré « ne pas vouloir courir le risque de voir cette réforme constituer l’étincelle qui mette le feu aux poudres » a du souci à se faire. « Le ministre a voulu calmer le jeu, mais on va maintenir la pression » déclare Mireille Sagau secrétaire générale de la FCPE Haute-Garonne.
Les étudiants en IUT continuent de combattre la loi d’autonomie des universités, et les parents d’élèves de maternelles poursuivent leur action contre une réforme qui menace, selon eux, l’existence même de ces structures scolaires. Pour Mireille Sagau « le problème, c’est que ce gouvernement ne fait que des réformes par souci de restrictions budgétaires. ».
Des occupations de nuit s’organisent déjà dans plusieurs écoles toulousaines. Du côté du lycée polyvalent, les parents ont d’ores et déjà mis en place le dispositif de mobilisation pour la rentrée.
Les syndicats lycéens ont eux décidé de maintenir la mobilisation et manifesteront aujourd’hui dans toute la France.
Florian Gibert Abensour