Sida, paludisme, tuberculose, rougeole : autant de fronts sur lesquels des décennies de progrès risquent d’être anéanties en l’espace de quelques mois par l’arrêt du financement américain, prévient l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Lors d’un point de presse à Genève, le Directeur général de l’agence, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a dénoncé lundi les conséquences potentiellement désastreuses pour la vie de millions de patients à travers le monde de la décision des États-Unis de suspendre, pour une durée initiale de trois mois, les fonds du pays destinés à lutter contre les grandes pandémies mondiales.
Au moment où Dr Tedros poussait son cri d’alarme, le Burundi est devenu, ce lundi, le 18e pays à introduire un vaccin contre le paludisme dans son programme de vaccination infantile. Grâce au soutien de l’OMS et de l’Unicef, le pays prévoit d’immuniser plus de 250.000 enfants cette année. « Nous estimons que, d’ici fin 2025, jusqu’à 25 pays incluront les vaccins antipaludiques dans leurs programmes de vaccination infantile », a salué le chef de l’OMS.
Selon lui, la baisse des contributions américaines est déjà lourde de conséquences. « L’approvisionnement en diagnostics, médicaments et moustiquaires imprégnées d’insecticide contre le paludisme est actuellement gravement perturbé en raison de ruptures de stock, de retards de livraison ou d’un manque de financement », a-t-il indiqué.
Les chiffres avancés par le chef de l’OMS sont alarmants : si ces perturbations se poursuivent, « nous pourrions assister à 15 millions de cas de paludisme et 107.000 décès supplémentaires rien que cette année, au détriment de 15 années de progrès ».