Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a de nouveau exhorté jeudi les huit pays clés qui n’ont pas encore signé ou ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) à le faire sans délai.
Sa demande a été formulée par Izumi Nakamitsu, Haut-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement, lors d’une conférence visant à promouvoir l’entrée en vigueur du traité, en marge de la réunion annuelle de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.
Une acceptation quasi universelle
Le TICE, adopté en 1996, a été signé par 185 pays et ratifié par 170 d’entre eux, dont trois États détenteurs d’armes nucléaires : la France, la Russie et le Royaume-Uni.
Toutefois, pour que le traité entre en vigueur, il doit être signé et ratifié par 44 pays détenteurs de technologies nucléaires spécifiques, dont huit n’ont pas encore ratifié le traité : la Chine, l’Égypte, l’Inde, l’Iran, Israël, la République populaire démocratique de Corée, le Pakistan et les États-Unis.
Le dernier État de l’Annexe 2 à avoir ratifié le Traité est l’Indonésie, le 6 février 2012.
Le Secrétaire général a déclaré que l’interdiction des essais nucléaires est un élément essentiel d’un monde sans armes nucléaires.
Le TICE « a créé une norme presque universellement adoptée contre les essais d’armes nucléaires », a-t-il ajouté.
Décevant et frustrant
Le chef de l’ONU a applaudi la Commission préparatoire, le bureau qui travaille à l’entrée en vigueur du traité, pour ses efforts inlassables en vue d’établir un système de vérification éprouvé, robuste et mondial, capable de surveiller en temps réel les essais nucléaires partout dans le monde.
« Compte tenu de sa nécessité et de son état de préparation, il est à la fois décevant et frustrant que le traité ne soit pas encore entré en vigueur. Nous en connaissons tous la raison – les huit États de l’Annexe II restants, dont la ratification est nécessaire pour l’entrée en vigueur du traité », a-t-il déclaré.
« En conséquence, un élément essentiel de notre sécurité collective ne peut être pleinement opérationnel. Je réitère mon appel à ces États pour qu’ils signent et ratifient le TICE dès que possible. Je demande également à tous les autres États qui n’ont pas encore signé ou ratifié le traité de le faire sans délai », a dit M. Guterres.
Un état d’incertitude
Le Secrétaire général a exprimé l’espoir qu’un jour viendra où la conférence de l’article XIV, qui se tient tous les deux ans depuis 1999, n’aura plus à être convoquée.
« Nous sommes restés dans cet état de limbes pendant trop longtemps », a-t-il déclaré.
« Aucune norme ou moratoire ne peut remplacer une interdiction juridiquement contraignante. Les États doivent saisir cette occasion pour redoubler d’efforts. Pour penser de manière créative et pour agir dans l’intérêt de la sécurité du monde entier », a affirmé le chef de l’ONU.