Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est déclaré mardi profondément troublé par la répression des manifestants pacifiques au Myanmar.
La répression des manifestations continue de croître au Myanmar, avec un nombre de morts en hausse dans les rues, un recours de plus en plus agressif à la force meurtrière, des arrestations arbitraires et des informations faisant état de torture en détention.
Au moins 11 personnes ont été tuées lundi et 57 au cours du week-end, marquant ainsi les journées les plus sanglantes depuis le début des protestations le mois dernier.
« Parmi les morts, on compte un groupe de personnes tuées lors d’une violente répression menée par les forces de sécurité dans le township de Hlaing Tharyar à Yangon, après que des inconnus aient mis le feu à des usines exploitées ou détenues en partie par des investisseurs chinois », a déclaré Ravina Shamdasani, la porte-parole du HCDH.
« Il y a de nombreuses autres informations faisant état d’autres meurtres que nous n’avons pas encore pu corroborer », a-t-elle ajouté, notant que la confirmation des informations est de plus en plus difficile en raison de la loi martiale et des coupures de communication imposées dans plusieurs endroits du Myanmar où des personnes ont été tuées et déplacées.
Le HCDH a, jusqu’à présent, confirmé la mort de 149 personnes tuées à la suite d’une utilisation illégale de la force meurtrière depuis le 1er février, date à laquelle les militaires ont renversé le gouvernement. Les arrestations et les détentions se sont poursuivies dans tout le pays, plus de 2.084 personnes étant toujours détenues de manière arbitraire. En outre, au moins cinq décès en détention ont eu lieu ces dernières semaines, les corps d’au moins deux victimes présentant des signes de « sévices physiques graves indiquant qu’elles ont été torturées ».
Mme Shamdasani a également fait remarquer qu’en vertu de la loi martiale – déclarée par l’armée dans plusieurs communes de Yangon et de Mandalay et de leurs environs – le droit militaire est appliqué aux civils, avec des couvre-feux plus stricts et la soumission des contrevenants à des tribunaux militaires sans droit d’appel.
« Nous sommes profondément troublés par l’intensification de la répression et nous demandons une nouvelle fois aux militaires de cesser de tuer et d’arrêter les manifestants », a insisté la porte-parole.
« Comme l’a souligné la Haut-Commissaire, il incombe à tous ceux qui ont une influence de prendre des mesures pour mettre fin à cette violence contre le peuple du Myanmar », a-t-elle ajouté.