Calais : la France doit fournir de l’eau potable et des services d’assainissement aux migrants ont déclaré des experts de l’ONU.
Trois experts des droits de l’homme de l’ONU exhortent la France à mettre en œuvre des mesures à long terme afin de fournir de l’eau potable et des services d’assainissement aux migrants résidant à Calais et dans d’autres régions de la côte nord du pays.
Malgré le démantèlement, en novembre de 2016, de plusieurs camps de réfugiés à proximité de Calais, ladite « jungle de Calais », des migrants n’ont cessé de retourner dans la région. Beaucoup d’entre eux vivent sans abri et sans un accès adéquat à l’eau potable, des toilettes ou des installations sanitaires.
sans abris et sans eau potable
« Il est préoccupant qu’environ 700 migrants à Calais et ses environs comptent temporairement sur 10 toilettes portatives et 10 robinets seulement », a affirmé un des experts, Léo Heller, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits à l’eau potable et à l’assainissement.
« Les droits de l’homme s’appliquent à tous, y compris les migrants »
En dépit de la décision du Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative de la France, qui a réaffirmé l’obligation de l’État français de fournir un accès adéquat à l’eau potable et à des services d’assainissement aux migrants de Calais, les autorités locales ont refusé de mettre en œuvre des mesures concrètes.
Grande Synthe, Tatinghem, Angres, Dieppe
« Les droits de l’homme s’appliquent à tous, y compris les migrants, indépendamment de leur statut », a souligné un autre expert, Felipe Gonzalez Morales, le Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants. « Par conséquent, il convient de saluer le tribunal français pour reconnaître juridiquement l’obligation relative aux droits de l’homme de fournir une eau potable et des services d’assainissement, mais ces décisions perdent leur autorité lorsqu’elles ne sont pas mises en œuvre dans la pratique, » a dit M. Gonzalez.
Les camps de migrants situés à Grande-Synthe, Tatinghem, Angres et Dieppe ont un accès limité à l’eau potable, des douches et d’autres installations sanitaires. Pour y avoir accès, ils dépendent de l’aide apportée par des bénévoles et des ONG.