Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit vendredi profondément préoccupé par la poursuite des violences et des déplacements de civils dans la région du Kasaï, en République démocratique du Congo (RDC).
Le conflit au Kasaï, qui a commencé à la fin de 2016 entre un chef traditionnel local – Kamuina Nsapu – et les autorités de l’État, prend une plus grande ampleur avec l’apparition d’autres groupes armés qui commettent de graves atteintes aux droits de l’homme contre des civils. Le HCR estime à plus de 1,3 million le nombre de personnes déplacées dans cette région.
Lors de récentes missions effectuées au Kwilu et au Lualaba – deux provinces limitrophes du Kasaï – l’équipe du HCR a rencontré de nouveaux déplacés récemment arrivés dans un état extrêmement vulnérable.
plus de 1 million de personnes ont fui la région
« Beaucoup ont déclaré qu’ils ont passé des semaines à fuir dans la forêt dense sans nourriture, eau, médicaments ou vêtements et qu’ils ont vu des gens mourir sur le chemin, y compris des femmes et des enfants », a déclaré vendredi un porte-parole du HCR, William Spindler, dans un point de presse à Genève.
Des civils blessés ou mutilés par des coups de machette et par balle font partie des nouveaux déplacés arrivés dans un état de grande vulnérabilité. « Beaucoup de nouveaux arrivants montrent des signes de traumatismes profonds après avoir vécu ou été témoins d’atrocités, dans une situation où aucun soutien psychosocial n’est disponible », a dit M. Spindler.
L’agence onusienne souligne que les risques d’abus et d’exploitation sexuels rendent la situation particulièrement inquiétante, précisant que beaucoup d’enfants et de femmes ont fui par eux-mêmes et que certains mineurs non accompagnés ne disposent pas d’un régime de prise en charge approprié.