
Après l’étude Adan, une nouvelle enquête vient de dévoiler que 18 % des Français détiendraient des crypto-monnaies. Il ne s’agit ni plus ni moins que du rapport de la plateforme cryptographique Gemini nommé « 2024 Global State of Crypto ». Un rapport qui rend compte d’une proportion croissante du nombre de possesseurs français de devises virtuelles par rapport au taux de 12 % précédemment avancé par l’étude Adan. Cette évolution ne traduit pas simplement un effet de mode, mais une révolution totale du paysage économique en hexagone.
Le rapport de Gemini se pose comme une nouvelle preuve que de plus en plus de Français possèdent des crypto-actifs. Ils étaient 12 % en début d’année, si on s’en tient à l’actu crypto, et ils se chiffrent à 18 % de possesseurs de jetons numériques en fin d’année. Autrement dit, environ douze millions de Français possèdent en novembre 2024 des crypto-monnaies, un exploit pour un pays dont le gouvernement était naguère réfractaire à ces nouveaux instruments financiers. Il faut dire que l’enquête Gemini a été réalisée auprès de six mille adultes en France, au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Turquie et à Singapour. Elle jouit donc d’une crédibilité et d’une notoriété qui dépasse les frontières du territoire français.
En plus, on apprend également par le biais de l’étude Gemini que 30 % de Français ont possédé à une époque de leur vie des crypto-monnaies. C’est dire combien l’utilisation des crypto-actifs se démocratise en hexagone. Les détenteurs français de crypto-actifs croient en l’avenir de ces jetons et ne craignent pas du tout de les utiliser. L’enquête Gemini révèle que 70 % des possédants français du BTC (Bitcoin) pensent que la valeur du jeton va aller crescendo avec le temps. De même, une proportion de 63 % estime que d’ici 10 ans, de nombreuses entreprises prendront en charge les crypto-monnaies comme solution de paiement. Enfin, on remarquera que les crypto-monnaies sont plus utilisées par les hommes que par les Femmes, soit un ratio de 65 % contre 35 %.
Si les efforts de la France en matière de démocratisation des crypto-monnaies sont salutaires, qu’en est-il des autres États ? Fort heureusement, l’étude Gemini englobe 4 pays repartis sur 3 des continents dans lesquels on retrouve les pays les plus avancés du monde, à savoir l’Europe, l’Amérique et l’Asie. La technologie de la blockchain et les mécanismes cryptographiques étant des protocoles modernes, on peut dire que la cible a été choisie à dessein.
Le constat est mitigé selon les pays. Alors qu’en France et aux USA, on remarque une nette croissance, l’adoption des crypto-monnaies a plutôt chuté à Singapour et est restée inchangée au Royaume-Uni. En effet, le taux de possession de crypto-actifs est passé de 20 % à 21 % aux États-Unis entre l’année 2021 et l’année 2022. Par contre, elle a chuté de 30 % à 20 % à Singapour pendant la période. Au Royaume-Uni, l’utilisation des crypto-monnaies est restée statique à 18 %.
La chute drastique de l’utilisation des pièces numériques à Singapour peut s’expliquer par le durcissement des mesures réglementaires. En revanche, l’importation des ETF crypto au comptant aux USA et l’amélioration du cadre réglementaire dans divers États du monde ont encouragé de nombreux investisseurs à rejoindre le marché cryptographique. C’est du moins ce que tentera d’expliquer le Directeur de l’exploitation de Gemini, Marshall Beard.
Cette divergence sur l’adoption des crypto-monnaies dans les nations rend compte une fois de plus de la nécessité de mettre sur pied un cadre réglementaire approprié. À mesure que les devises virtuelles sont de plus en plus sollicitées dans le monde et que certains gouvernements restent sceptiques, seule la réglementation semble pouvoir garantir l’épanouissement de cette industrie. Ainsi donc, le développement du marché des crypto-actifs parait intimement lié à la régulation, élément qui jouera certainement un rôle capital les années prochaines.
Déjà, l’augmentation d’utilisateurs français de crypto-monnaies montre tout l’engouement que suscite ce nouveau marché en hexagone et le besoin d’un cadre juridique plus adapté. Les politiques françaises sont en train de se pencher sur la question. Des pourparlers sont ouverts avec l’introduction de nouveaux investisseurs. Si la réglementation en cours en hexagone s’amorce, la France pourrait bien montrer la voie aux autres nations en matière de révolution numérique. Néanmoins, le chemin reste long pour que les cryptos soient définitivement acceptées dans le monde comme moyen de paiement au même titre que les monnaies fiduciaires.

