Alors que la situation des droits humains en République démocratique du Congo continue de s’aggraver, avec un mélange explosif d’escalade de la violence, d’intérêts régionaux et internationaux, d’entreprises exploitantes et d’une faiblesse de l’Etat de droit, le chef des droits de l’homme de l’ONU a déploré l’accaparement « illégal » des ressources naturelles de ce pays dans la région des Grands Lacs.
Lors de la présentation son rapport devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a indiqué que l’accaparement des ressources provenant de l’exploitation illégale et du commerce illicite des ressources naturelles de la RDC, avec la complicité d’entreprises à l’intérieur et à l’extérieur du pays, ainsi que la prolifération et le trafic d’armes, continuent d’être parmi les principaux moteurs de la violence actuelle.
« Cette situation plonge également la population dans la pauvreté », a fustigé Volker Türk, rappelant que « la RDC est l’une des cinq nations les plus pauvres du monde ». Environ une personne sur six vivant dans l’extrême pauvreté en Afrique subsaharienne vit en RDC. « Cette situation est inacceptable ».
En effet, la RDC est dotée de ressources naturelles exceptionnelles, notamment de minerais tels que le cobalt, le coltan, l’or et le cuivre, d’un potentiel hydroélectrique important, de vastes terres arables, d’une immense biodiversité et de la deuxième plus grande forêt tropicale au monde.
Violences sexuelles
Malgré certains efforts de prévention et d’enquête, les violences sexuelles se répandent, avec 700 nouvelles victimes identifiées au cours de la seule période couverte par le rapport.
Les groupes armés enlèvent, retiennent en captivité et soumettent les femmes et les filles à l’esclavage sexuel. Nombre d’entre elles ont été tuées après avoir été violées. « Les cas ne sont certainement pas tous signalés. C’est atroce », a insisté M. Türk.
Sur un autre plan, il a demandé instamment aux pays qui exercent une influence sur les groupes armés de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que les combats cessent. « Tout rôle joué par le Rwanda dans le soutien au M23 au Nord-Kivu – et par tout autre pays soutenant des groupes armés actifs en RDC – doit cesser », a fait valoir le Haut-Commissaire.