Le Conseil de sécurité s’est réuni en urgence mercredi soir pour le faire le point sur la situation au Liban, le Secrétaire général de l’ONU prévenant que ce pays est « au bord du gouffre » en raison de l’escalade des hostilités entre Israël et le Hezbollah.
« L’enfer se déchaîne au Liban », a dit le chef de l’ONU, António Guterres, aux membres du Conseil, lors de cette réunion organisée à la demande de la France. « Nous devrions tous être alarmés par l’escalade. Le Liban est au bord du gouffre », a ajouté le Secrétaire général.
Lundi a été la journée la plus sanglante au Liban depuis une génération, les bombardements israéliens sur des zones contrôlées par le Hezbollah faisant des centaines de morts. Les frappes ont suivi un weekend d’attaques à la roquette sur des communautés israéliennes, en réponse à la série extraordinaire d’explosions de bipeurs et de talkies-walkies appartenant à des membres du Hezbollah la semaine dernière.
Le ministère de l’Intérieur du Liban a indiqué que plus de 90.000 personnes ont fui le sud et l’est du Liban vers Beyrouth et le nord-ouest.
Le Secrétaire général a salué tous les efforts diplomatiques déployés jusqu’à présent pour faire reculer la violence et a promis le soutien continu de l’ONU à un cessez-le-feu et à une augmentation de l’aide humanitaire aux civils libanais touchés.
« Malgré les conditions dangereuses, nos soldats de la paix restent en poste », a-t-il déclaré, faisant référence à la Force intérimaire des Nations Unies, la FINUL, qui est déployée depuis des décennies dans le sud du Liban. Toutefois, la plupart du personnel civil ait été temporairement relocalisé.
Dans ce contexte, le chef de l’ONU a imploré le Conseil de sécurité de travailler de concert pour aider « à éteindre cet incendie ». « Les parties doivent immédiatement revenir à une cessation des hostilités… Les civils doivent être protégés. Les infrastructures civiles ne doivent pas être prises pour cible. La sécurité et la sûreté de tout le personnel et de tous les biens de l’ONU doivent être assurées. Le droit international doit être respecté », a-t-il dit.
Selon M. Guterres, il faut éviter à tout prix une guerre totale, car ce serait une catastrophe. « Le peuple libanais, le peuple israélien et les peuples du monde ne peuvent pas se permettre que le Liban devienne un autre Gaza », a-t-il affirmé.