« Cela fait deux ans que les Talibans ont pris le pouvoir en Afghanistan. Deux années qui ont bouleversé la vie des femmes et des filles afghanes, leurs droits et leur avenir. Nous ne pouvons pas oublier le peuple afghan. Nous devons amplifier leurs voix dans la lutte pour leurs droits à l’éducation et au travail », a déclaré la Vice-Secrétaire général de l’ONU, Amina Mohammed, dans un message sur son compte X (anciennement Twitter).
Le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, a réitéré, mardi, son appel aux autorités de facto de l’Afghanistan, de respecter, de défendre et de promouvoir les droits de toutes les personnes sans discrimination.
M. Türk s’est dit troublé par les restrictions sévères imposées aux femmes et aux filles, dont les droits d’accès à l’éducation et au travail, la liberté de mouvement et la participation à la vie quotidienne et publique ont été érodés par « une série de décrets discriminatoires promulgués depuis la prise de pouvoir ».
Le Haut-Commissaire appelle la communauté internationale à ne pas oublier le peuple afghan qui, en plus d’être confronté à de graves restrictions de ses droits humains, vit une situation humanitaire et économique désastreuse.
« Aucun Afghan n’est épargné, d’une manière ou d’une autre, par la violence et le conflit des quatre dernières décennies », a dit M. Türk dans un communiqué, relevant que les victimes et leurs familles continuent à rechercher la justice et à demander des comptes.
Comment contraindre les Talibans
Pour le Bureau des droits de l’homme de l’ONU, il n’est pas trop tard pour changer la trajectoire du pays et pour que les Talibans modifient leurs politiques « en partant du principe que le respect et la protection des droits humains sont essentiels à la prospérité, à la cohésion et à la stabilité de la nation ».
Une façon de rappeler que le peuple afghan a droit à un « avenir pacifique et harmonieux ». Et les Talibans, en tant qu’autorités de facto, ont l’obligation de veiller à ce que ce droit soit respecté.
Sur le terrain, le personnel des Nations Unies chargé des droits de l’homme continue de travailler en Afghanistan en surveillant, documentant et défendant une série de questions relatives aux droits de l’homme. Il s’agit notamment les droits des femmes et des filles, les libertés fondamentales, la protection des civils dans les conflits armés et les droits des détenus.
Sur ces questions, le Haut-Commissariat rappelle aux Talibans leurs obligations en vertu du droit international des droits de l’homme. « Nous rencontrons également les agences de sécurité de facto sur des cas individuels de violations des droits de l’homme et nous nous rendons dans les prisons pour rencontrer les détenus », a précisé M. Türk.