Les combats entre les Forces armées soudanaises (SAF) et le groupe militaire rival des Forces de soutien rapide (RSF), qui ont éclaté à la mi-avril, ont fait des milliers de morts et de blessés, et déplacé plus d’un million de personnes.
Les communautés sont toujours confrontées à de graves pénuries de nourriture, à des difficultés d’accès aux fournitures médicales et à des restrictions de déplacement hors des zones de conflit, tandis que des allégations de violences sexuelles à l’encontre de femmes et de jeunes filles ont été formulées.
Au Soudan un conflit ethnique ?
Le Représentant spécial des Nations Unies pour le Soudan, Volker Perthes, a déclaré que la sécurité, les droits de l’homme et la situation humanitaire continuaient à se détériorer rapidement dans tout le pays, en particulier dans l’agglomération de Khartoum, au Darfour et dans le Kordofan.
M. Perthes, qui dirige également la mission intégrée des Nations Unies pour la transition au Soudan (UNITAMS), s’est déclaré particulièrement alarmé par la situation à El Geneina, capitale du Darfour occidental, où la violence a pris une dimension ethnique.
De possibles crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Soudan
Entre-temps, Alice Wairimu Nderitu, conseillère spéciale des Nations Unies pour la prévention du génocide, a fermement condamné les combats en cours et le « mépris flagrant des parties pour les cessez-le-feu », a déclaré son bureau dans un communiqué.
Mme Nderitu s’est également déclarée gravement préoccupée par la reprise des combats dans la capitale, Khartoum, et notamment par les tirs de missiles ciblés contre deux quartiers dimanche, qui ont tué 18 personnes et en ont blessé beaucoup d’autres.
« Outre les violations des droits de l’homme et les abus commis à Khartoum, la conseillère spéciale est alarmée par les informations selon lesquelles le vide sécuritaire et le manque de protection dans plusieurs États ont été exploités par des groupes armés, y compris les Janjawids et d’autres groupes armés rebelles », indique la déclaration.
« Ces groupes auraient exercé des représailles contre des communautés ethniques en raison de leurs liens avec les principales parties au conflit, les forces armées soudanaises et les forces de sécurité soudanaises. Ces attaques, si elles sont confirmées, pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ».