Florence Parly, ministre des Armées, annonce ce mardi midi le succès du lancement des trois satellites militaires de renseignement d’origine électromagnétique CERES (CapacitÉ de Renseignement Électromagnétique Spatiale).
La constellation a été lancée le 16 novembre à 10h27 (heure de Paris), depuis le centre spatial guyanais. La ministre a déclaré : « J’adresse mes félicitations aux équipes étatiques et industrielles qui ont fait de ce lancement un succès. CERES est un moyen innovant de renseignement qui contribue au renforcement de nos capacités spatiales de défense, déterminantes pour notre souveraineté et notre indépendance stratégique. Quelques semaines après le succès du lancement du satellite militaire Syracuse, la France confirme sa puissance dans le domaine spatial, en alliant des technologies et des ressources que peu de pays au monde maitrisent. »
Détection des radars et des ondes électromagnétiques
Système capable de détecter des radars et des moyens de communication depuis l’espace, CERES devrait considérablement accroître les capacités de renseignement des forces et permettre à la France de disposer d’une plus grande autonomie en matière d’appréciation de situation et de décision souligne le ministère.
Ce lancement est une illustration concrète de la montée en puissance des capacités de renseignement et du renforcement des moyens spatiaux militaires portés par la Loi de programmation militaire 2019-2025. Cette ambition a été réaffirmée par la nouvelle stratégie spatiale de défense annoncée par Florence Parly en 2019, avec 700 millions d’euros supplémentaires d’ici à 2025, portant à 4,3 milliards les investissements du ministère des Armées dans le domaine spatial. Elle s’est d’ores et déjà traduite par le lancement du programme ARES dédié aux systèmes de surveillance de l’espace et de défense de nos satellites, et la mise en place du nouveau commandement de l’espace.
Les satellites CERES apportent aux armées leur première capacité spatiale de renseignement d’origine électromagnétique prévue par la Loi de programmation militaire 2019-2025. Durant la période, l’ensemble des capacités spatiales d’observation, de communication et de renseignement électromagnétique seront renouvelées et renforcées pour répondre aux nouvelles menaces et permettre à la France de préserver la liberté d’accès et d’utilisation de l’espace, indispensable à notre indépendance stratégique commente l’entourage de la ministre.
Capacités de renseignement et loi de programmation militaire
Grâce à leur couverture géographique mondiale, les trois satellites de la constellation CERES, positionnés à environ 700 km de la Terre, collecteront des données sur des zones inaccessibles aux capteurs terrestres, maritimes ou aéroportés, apportant aux armées une meilleure connaissance des capacités et des intentions adverses.
CERES permettra de détecter et localiser, depuis l’espace, des systèmes, comme des radars, des moyens radio ou de communication, et de fournir leurs caractéristiques techniques.
Le système CERES sera opérationnel 24h/24h de jour comme de nuit, et capable de recueillir du renseignement électromagnétique en tout point du globe, par tout temps, quelle que soit la couverture nuageuse. Soumis à un régime juridique spécifique (droit spatial), ils pourront survoler toutes les zones du globe en toute souveraineté.
La Direction générale de l’armement (DGA) assure la conduite du programme CERES en équipe intégrée avec le Commandement de l’espace (CDE), grand commandement de l’armée de l’Air et de l’Espace, en charge notamment de la prise en compte des besoins opérationnels des armées dans le domaine spatial. La DGA assure en propre la maîtrise d’ouvrage de l’ensemble du système et s’appuie également sur l’expertise du Centre national d’études spatiales. La maîtrise d’œuvre industrielle des satellites CERES est assurée par le groupement d’entreprises Airbus Defence & Space et Thales. Arianespace assure les services de lancement. Le montant du programme CERES s’élève à 450 millions d’euros.