Un rapport de l’ONU publié mercredi qualifie la situation des droits de l’homme en République centrafricaine d’« alarmante », précisant qu’au cours de la dernière année plusieurs groupes armés ont tenté « avec violence » de perturber les élections et que, face à ces actes, les forces de défense et de sécurité du pays ont lancé des opérations militaires pour reprendre le contrôle de certains territoires.
« Toutes les parties au conflit continuent de commettre des atrocités, alors que la situation sécuritaire se détériore, en particulier dans les provinces », a déploré le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA), Mankeur Ndiaye.
M. Ndiaye a affirmé qu’« une solution politique à cette crise, ainsi que le plein respect en tout temps du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire par toutes les parties au conflit constituent le seul moyen viable d’assurer une paix et un développement durables en République centrafricaine ».
526 cas de violations et d’abus, plus 1200 victimes
Ce rapport porte sur la période allant de juillet 2020 à juin 2021 dans le contexte des élections présidentielles, tenues en décembre 2020, ainsi que celui des élections législatives, qui se sont déroulées en décembre 2020 et en mars et mai 2021.
Durant cette période, la division des droits de l’homme (DDH) de la MINUSCA a enregistré 526 cas de violations et d’abus des droits de l’homme et du droit international humanitaire à travers le pays. Ces violations ont fait au moins 1.221 victimes, dont 144 personnes civiles ou hors de combat, qui ont été tuées par les parties au conflit.
« On compte parmi les violations et abus recensés des exécutions sommaires et extrajudiciaires, des actes de torture et de mauvais traitements, des arrestations et détentions arbitraires, le recours disproportionné et inutile à la force, des violences sexuelles liées au conflit et des violations graves aux droits de l’enfant, notamment leur recrutement par les parties au conflit », ont précisé les auteurs conjoints du rapport le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) et la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA).
Le rapport indique par ailleurs que les attaques et les menaces d’attaques ont poussé des milliers de civils à fuir leur domicile.
Les Centrafricains élisent leur président en pleine guerre civile. La présidentielle est couplée avec des législatives. De nombreux habitants sont empêchés de voter. L’ex-chef de l’État François Bozizé a appelé à soutenir les rebelles.