L’ouest du Canada et le nord des États-Unis sont frappés par un dôme de chaleur, avec des températures dépassant parfois les 45 degrés, et battant des records historiques dans plusieurs villes.
Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), il s’agit d’une « vague de chaleur exceptionnelle et dangereuse », qui s’abat sur le nord-ouest des États-Unis et l’ouest du Canada dans des régions qui sont plus habituées à un temps frais. Les températures risquent d’atteindre jusqu’à 45°C en journée pendant cinq jours ou plus, avec des nuits extrêmement chaudes.
« Ces températures extrêmes constituent une menace majeure pour la santé des personnes, l’agriculture et l’environnement, car la région n’est pas habituée à une telle chaleur et de nombreuses personnes ne disposent pas de climatisation », a déclaré lors d’un point de presse ce mardi à Genève, Clare Nullis, porte-parole de l’OMM, relevant qu’avec tant de records battus, « il est difficile d’en garder la trace ».
Un record vieux de 84 ans battu au Canada
Au Canada par exemple, un record vieux de 84 ans a été battu dimanche dernier. La localité de Lytton, en Colombie-Britannique a ainsi affiché un thermomètre de 46,6°C. Il s’agit d’un thermomètre de 1,6°C de plus par rapport au précédent record établi le 5 juillet 1937. Moins de 24 heures plus tard, Lytton a de nouveau battu ce record en atteignant 47,9°C ce lundi 28 juin 2021.
Au pays du froid, le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest ont également enregistré leurs températures les plus élevées de tous les temps, non seulement en juin, mais à tout moment de l’année. « Ces valeurs sont plus typiques du Moyen-Orient que d’une province qui abrite les montagnes Rocheuses et le parc national des Glaciers », a ajouté Mme Nullis.
La hausse des températures a véritablement commencé vendredi et elle atteindra son apogée en début de semaine pour la côte et en milieu de semaine pour l’intérieur de la Colombie-Britannique, puis la chaleur se déplacera vers l’est en Alberta.
« Les températures nocturnes sont plus élevées que les températures diurnes moyennes de la fin juin, ce qui est très grave. Les gens doivent se rendre dans les bibliothèques et les centres commerciaux pour trouver quelques heures d’air conditionné », a fait valoir Armel Castellan, un météorologue d’Environnement Canada, cité par le communiqué de l’OMM.
Un thermomètre de 50°C au Sahara
De l’autre côté de la frontière canadienne, Seattle a établi un nouveau record de 40°C (104°F) dimanche et l’a battu lundi avec 41,7°C (107°F). Toujours aux Etats-Unis, Portland a battu le record deux fois : – 42°C (108°F) samedi et 44,4°C (112°F) dimanche.
Ailleurs dans le reste du monde, d’autres parties de l’hémisphère nord connaissent déjà des conditions exceptionnelles de début d’été chaud qui s’étendent de l’Afrique du Nord, à la péninsule arabique, à l’Europe de l’Est, à l’Iran et au nord-ouest du continent indien. Des températures maximales quotidiennes dépassent 45°C en plusieurs endroits et atteignent même 50°C au Sahara.
L’ouest de la Russie et les zones autour de la mer Caspienne ont également connu des températures inhabituellement élevées. Dans certaines parties de la région, notamment à Moscou, les températures devraient atteindre les 30°C en journée et rester au-dessus de 20°C la nuit.
Les zones proches de la mer Caspienne devraient connaître des températures atteignant les 40°C et rester au-dessus de 25°C la nuit. Selon l’OMM, il est probable que ces records de température soient battus pendant cette vague de chaleur.
Des vagues de chaleur plus fréquentes dans un contexte de changement climatique
Ces conditions météorologiques chaudes du début de l’été surviennent dans un contexte de changement climatique. Les températures mondiales étant déjà supérieures de 1,2 °C aux niveaux préindustriels.
« Les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes et intenses, car les concentrations de gaz à effet de serre entraînent une hausse des températures mondiales », a fait remarquer la porte-parole de l’OMM.
Selon la Déclaration de l’OMM sur l’état du climat mondial en 2019, les personnes vulnérables âgées de plus de 65 ans ont subi en 2018 un nombre record de 220 millions d’expositions supplémentaires à la canicule, par rapport à la moyenne de la période de référence 1986-2005.
Or les risques liés au climat pour la santé, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, l’approvisionnement en eau, la sécurité humaine et la croissance économique devraient augmenter avec un réchauffement planétaire de 1,5 °C et s’accroître encore avec 2 °C.
« En limitant le réchauffement à 1,5 °C plutôt qu’à 2 °C, on pourrait réduire de 420 millions le nombre de personnes exposées à de graves vagues de chaleur », avait alerté dans son dernier rapport, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC).