« La situation dans notre région est grave » a déclaré, jeudi, le responsable de l’OMS pour l’Europe.
Directeur du bureau régional de l’OMS en Europe, le Dr Hans Kluge a rappelé, lors d’une conférence de presse, que la pandémie de Covid-19 a déjà fait plus d’un million de morts dans la région européenne.
Dans la région, « 1,6 million de nouveaux cas sont signalés chaque semaine. Cela représente 9.500 personnes par heure, soit 160 personnes par minute », a précisé le Dr Kluge.
La France devrait officiellement dépasser la barre des 100.000 morts très prochainement, mais selon les données du centre d’épidémiologie sur les causes de décès de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), ce seuil est déjà franchi depuis des semaines, a révélé, jeudi, le journal Le Monde.
En Belgique, qui compte 11,4 millions d’habitants, 23.603 personnes sont décédées de la Covid-19.
L’hospitalisation reste à des niveaux élevés, avec des rapports continus de dépassement de la capacité des soins intensifs, dans toutes les parties de la région européenne, a noté l’OMS. En avril dernier, les admissions liées à la Covid-19 dans les hôpitaux et dans les services de soins intensifs en France ont atteint les niveaux les plus élevés depuis un an.
A ce jour, quelque 171 millions de doses de vaccins ont été administrées dans la région européenne. Près de 13% de la population a reçu une dose et près de 6% a terminé sa série.
Sécurité des vaccins
A l’échelle mondiale, un très petit nombre de cas de troubles rares de la coagulation sanguine ont été enregistrés parmi les 200 millions de personnes qui ont reçu le vaccin d’AstraZeneca.
« Pour l’instant, le risque de souffrir de caillots sanguins est beaucoup plus élevé pour une personne atteinte de la Covid-19 que pour une personne ayant pris le vaccin d’AstraZeneca », a déclaré le directeur du bureau européen l’OMS.
« Qu’il n’y ait aucun doute, le vaccin AstraZeneca est efficace pour réduire les hospitalisations dues à la Covid-19 et prévenir les décès. L’OMS le recommande à tous les adultes éligibles pour obtenir une protection contre le virus SRAS-CoV-2, le plus rapidement possible », a-t-il poursuivi.
Solidarité, l’exemple de la Grèce
« Une fois de plus, le fait de ne vacciner qu’un petit nombre d’élus et d’exclure des segments de la population compromet notre lutte contre le virus, partout », a dit le Dr Kluge.
Le responsable de l’OMS pour l’Europe a inauguré, jeudi, le Bureau de la qualité des soins d’Athènes, en Grèce. Ce centre répondra aux besoins des pays du sud-est de la région européenne de l’OMS et du bassin méditerranéen, en se concentrant sur l’assistance technique, le soutien et le leadership en matière de qualité des soins et de sécurité des patients.
« Il s’agit d’une étape importante pour la Grèce et pour l’OMS, ainsi que pour les millions de personnes qui en bénéficieront dans les années à venir », a dit le Dr Kluge.
En Grèce près de deux millions de personnes, soit 11% de la population, ont reçu au moins une dose.
Accès aux vaccins pour tous
« En tant que membre de l’Union européenne (UE), la Grèce a fait preuve de solidarité en soutenant le programme COVAX, reconnaissant ainsi que l’économie et la prospérité d’un pays sont intimement liées à la prospérité d’un autre pays et, dans le cas présent, à la lutte contre le virus », a indiqué le chef de l’OMS en Europe.
« Mais il ne s’agit pas seulement d’équité entre les pays, il s’agit aussi d’équité à l’intérieur d’un pays, en veillant à ce que l’accès et l’utilisation des vaccins ne marginalisent pas davantage les personnes mal desservies » a-t-il poursuivi.
Les travailleurs migrants à faible revenu, les migrants en situation irrégulière, ceux qui ne sont pas en mesure de s’éloigner physiquement ou qui vivent dans des camps ou dans des environnements semblables à des camps, constituent un groupe prioritaire pour l’allocation de vaccins, au cours de la deuxième étape de la vaccination, lorsqu’il y a suffisamment de vaccins pour 11% à 20% d’une population.
« Là encore, la Grèce a montré l’exemple », a estimé le Dr Kluge. L’ensemble de la population de réfugiés et de migrants du pays, soit plus de 100.000 personnes, fait partie de la stratégie nationale de vaccination, comme il se doit, aux côtés de la population générale. Des campagnes de vaccination de masse dans les camps de réfugiés en Grèce sont prévues le mois prochain.