Airbus a détaillé l’ampleur de son plan social ce jeudi. Dans l’agglomération toulousaine ce sont quelques 3500 emplois directs qui devraient être supprimés. La présidente de la région Occitanie Carole Delga estime que « l’On doit pouvoir faire baisser considérablement ce chiffre. »
Après la crise sanitaire, le secteur du transport aérien est durement touché par la suspension des vols internationaux et l’absence de visibilité à court terme. Airbus a annoncé un grand plan social, chez sa filiale Airbus Défense mais aussi dans le pôle aéronautique civile. Ce jeudi la direction d’Airbus a fait état d’un plan qui suprimerait près de 3500 emplois sur l’agglomération toulousaine. Une catastrophe sociale qui va se répercuter chez les entreprises sous traitantes et dans l’ensemble du tissus économique. Face à cette situation inédite, la région Occitanie et la préfecture de région annonceront dès vendredi un plan de mobilisation. Dès ce jeudi, la présidente de la région Occitanie Carole Delga a tenu à faire part de sa réaction à cette annonce. Elle évoque un devoir de « lucidité » mais considère que le nombre de suppression d’emplois pourrait être réduit. Voici in extenso cette déclaration :
« Ce plan social et les chiffres présentés ce matin par la direction sont considérables. J’imagine l’inquiétude des salariés et de leurs familles qu’ils soient en CDI, en fin de CDD ou en intérim. Les négociations commencent maintenant. J’y serai particulièrement attentive et resterai mobilisée pour faire remonter à Guillaume Faury, avec lequel j’échange régulièrement, mes préoccupations et mes propositions pour accompagner Airbus et protéger ses salariés. On doit pouvoir faire baisser considérablement ce chiffre ».
Et d’ajouter : « Les salariés et leurs compétences sont la principale richesse du secteur aéronautique. Il faut donc tout mettre en œuvre pour la préserver. La première solution, c’est permettre à chacune et à chacun de se former, faciliter l’utilisation de tous les droits à formation et à l’accompagnement existants. C’est aussi mobiliser une partie des salariés dans la recherche et l’innovation pour l’avion vert. S’ils doivent avoir lieu, les licenciements secs ne peuvent être qu’en dernier recours. Aussi, avant d’en arriver là, nous devons faire bloc collectivement et travailler avec les organisations syndicales, avec la direction d’Airbus, avec l’État. La Région y prendra toute sa part.
Un dialogue social constructif doit s’engager le plus rapidement possible, sur de vraies bases solides de confiance et d’efficacité pour limiter au maximum les licenciements.
Nous sommes lucides, les prochains mois seront durs mais c’est en étant conscients de nos difficultés que nous saurons mieux les surmonter.
Au-delà de ces dernières annonces du Groupe Airbus, c’est surtout l’ensemble de la filière et toute la chaîne de sous-traitance, ses salariés et leurs compétences qu’il faut accompagner. Nous nous y emploierons avec la plan de soutien à la filière aéronautique et spatial que nous présentons demain ».
Georges Méric, président du Conseil départemental fait état d’une annonce terrible pour le territoire :
L’Etat, les collectivités territoriales et les acteurs économiques doivent se rassembler pour faire face à la crise sans précédent subie par Airbus et la filière aéronautique
A la suite de la présentation faite lors du Comité de groupe France d’Airbus, ce jeudi 2 juillet, d’un plan de restructuration prévoyant des suppressions d’emplois massives, les syndicats annoncent le chiffre de 3 378 postes supprimés sur les sites de Toulouse.
« Cette annonce est terrible pour l’emploi sur notre territoire. Avec les plans sociaux déjà annoncés par les sous-traitants, ce sont des dizaines de milliers d’emplois directs et indirects qui sont menacés, mettant en péril les équilibres territoriaux de nos bassins de vie, mais également la puissance d’une filière d’excellence stratégique pour notre souveraineté nationale et européenne » a déclaré le président du Conseil départemental de la Haute-Garonne, Georges Méric.
« Notre territoire connaît une crise sans précédent pour Airbus et l’ensemble de la filière aéronautique. Face à cette situation, il est absolument impératif que l’Etat, les collectivités territoriales et les acteurs économiques locaux coordonnent leurs actions, afin d’apporter les réponses les plus efficaces et les plus complémentaires possibles.
Par conséquent, j’ai proposé ce jour à Monsieur le Préfet de Région, Madame la Présidente de la Région Occitanie, Monsieur le Président de Toulouse Métropole et Monsieur le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse, d’organiser une réunion de crise en urgence.
La mobilisation générale de tous les acteurs est indispensable » a conclu Georges Méric.