L’ancien président de la République, François Hollande a plaidé ce jeudi matin en faveur d’une suppression de la fonction de Premier ministre, estimant que le « président doit être le seul chef de l’exécutif ». L’ancien président socialiste François Hollande a plaidé ce jeudi, à l’occasion des 60 ans de la Constitution de la Ve République, pour la suppression du poste de Premier ministre, afin d’avoir un seul « chef de l’exécutif », et pour un Parlement doté de pouvoirs proches de ceux du Congrès américain.
« Il y a ce personnage, le Premier ministre, dont on ne sait pas s’il est encore le chef de la majorité (…) ou s’il est un collaborateur – c’est le mot que Nicolas Sarkozy avait utilisé pour qualifier à l’époque François Fillon », a dit l’ex-chef de l’Etat sur Public Sénat. Eviter « l’hyperprésidence » « Je considère qu’il faut aller jusqu’au bout : le président de la République doit être le seul chef de l’exécutif, donc plus de Premier ministre, plus de responsabilité devant le Parlement, plus de droit de dissolution du président de la République pour l’Assemblée nationale », a-t-il ajouté.
Pour éviter « l’hyperprésidence », il faut « qu’il y ait un parlement qui ressemblera à bien des égards au pouvoir du Congrès américain (…) et un président de la République élu pour cinq ans qui doit remplir son mandat et qui est forcément le chef de la majorité ». L’hyperprésidence n’est « pas liée à la Constitution actuelle » mais à un « parlement trop faible » et à cette « dyarchie au sein de l’exécutif », a-t-il estimé. Entrée en vigueur le 4 octobre 1958, la Constitution de la Ve République a été révisée 24 fois en soixante ans d’existence.
Emmanuel Macron, qui doit prononcer un discours ce jeudi au Conseil constitutionnel, a promis qu’il procéderait durant son quinquennat à une nouvelle réforme de la loi fondamentale. Cette révision prévoit entre autres la suppression de la Cour de justice de la République (CJR), l’inscription de la lutte contre le changement climatique ou de la spécificité Corse dans la Constitution. L’examen parlementaire de cette réforme, qui comprend également deux autres volets organique et ordinaire, a été interrompu en juillet en raison de la tempête politique soulevée par l’affaire Benalla et doit reprendre en janvier à l’Assemblée nationale.