La décision du gouvernement américain de mettre fin à sa politique de séparation forcée des enfants migrants de leurs parents n’aide pas les milliers de jeunes détenus qui devraient être libérés et réunis avec leur famille, a estimé vendredi un groupe d’experts des droits de l’homme de l’ONU.
Ce groupe de onze rapporteurs spéciaux indépendants et autres experts insiste sur le fait que la détention des enfants migrants – la plupart demandeurs d’asile du Guatemala, du Salvador et du Honduras – sur le territoire américain, « entrave gravement leur développement et, dans certains cas, peut constituer de la torture ».
Leur déclaration publiée à Genève suit la décision du Président américain Donald Trump de signer un décret présidentiel mettant fin à la pratique de la séparation forcée mercredi, deux mois après l’introduction de la politique dite de ‘tolérance zéro’.
Le décret appelle à détenir ensemble les enfants et leurs parents quand ils sont capturés en essayant d’entrer aux États-Unis, principalement à la frontière sud avec le Mexique.
Les experts, nommés par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève, estiment que le décret « ne traite pas de la situation des enfants qui ont déjà été séparés de leurs parents ». « Nous appelons le gouvernement des Etats-Unis à libérer ces enfants et à les réunir avec leurs familles sur la base de l’intérêt supérieur de l’enfant et des droits de l’enfant à la liberté et à l’unité familiale », ont-ils dit.
Le groupe d’experts avait déjà exprimé ses graves préoccupations au gouvernement américain au sujet de l’impact de la politique de tolérance zéro début d’avril. Cette politique utilisée comme outil punitif de dissuasion rendait tous les adultes et enfants tentant de franchir la frontière passible de poursuites pénales, ont noté les experts.