Au Yémen, au moins 45 civils ont été tués par des raids de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite lors de trois incidents distincts au cours des quatre derniers jours, a indiqué mardi à Genève le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).
Des enfants et des femmes font partie des victimes de ces frappes aériennes sur un mariage à Hajjah et des véhicules civils à Taïz. « Plusieurs autres civils ont été aussi blessés à la suite de ces raids », a déclaré ce mardi Liz Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat lors d’un point de presse.
Lundi, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a fermement condamné ces frappes aériennes meurtrières.
Selon les services du Haut-Commissaire Zeid, le raid le plus dévastateur des deux incidents distincts du dimanche a eu lieu dans la nuit vers 21h00 heure locale. Des frappes aériennes ont touché une cérémonie de mariage dans le district de Bani Qa’is, dans le gouvernorat de Hajjah. Des enquêtes préliminaires suggèrent que deux frappes aériennes ont tué au moins 19 civils et blessé 50 autres, dont plus de la moitié étaient des enfants. Mais « le bilan final des décès et des blessés au cours de cet incident pourrait être plus élevé », a précisé Liz Throssell.
Ces deux attaques de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite ont détruit une tente de mariage installé sur le terrain d’une maison civile dans le village d’Al-Raqah, alors que les victimes célébraient le mariage de leurs proches. « Les habitants ont affirmé qu’il n’y avait pas d’objectifs militaires dans le voisinage de la zone ciblée au moment de l’attaque », a ajouté la porte-parole du Haut-Commissariat.
Plus tôt ce même dimanche en début d’après-midi dans le district de Midi du gouvernorat de Hajjah, une frappe aérienne de la coalition aurait touché une maison civile, tuant les cinq membres d’une même famille, dont trois enfants et une femme. Les victimes étaient en train de déjeuner quand elles ont été directement touché par un missile dans leur maison située à Al-Hadwariah.
Deux jours plus tôt, une frappe aérienne de la coalition avait tué en fin de matinée de vendredi dernier, tous les passagers d’un véhicule civil circulant près du village d’Al-Areish, dans le district de Mawza. Au total, 21 civils ont été tués, dont cinq enfants, lors de cette attaque dans cette localité du gouvernorat de Taïz. « Les corps des victimes ont été si gravement brûlés et mutilés qu’ils ont été difficiles à identifier », a indiqué Liz Throssell. Les habitants ont insisté auprès des services du Haut-Commissaire Zeid sur le fait qu’au moment de l’attaque, il n’y avait pas d’objets militaires dans les environs de la zone ciblée.
S’ils prennent acte de l’annonce sur une revue après action sur cette attaque contre la fête de mariage, les services du Haut-Commissaire Zeid exhortent la coalition d’enquêter de façon exhaustive, indépendante et transparente sur toutes les dernières attaques mortelles. « Les auteurs présumés doivent être traduits en justice et que toutes les victimes aient accès à des recours et à des réparations » a fait remarquer la porte-parole du Haut-Commissariat. L’ONU exhorte encore une fois les belligérants, « à faire en sorte que toutes leurs forces respectent les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution ».
Selon le Bureau des droits de l’homme des Nations unies au Yémen, plus de 6.300 civils ont été tués et 9.900 blessés depuis le début du conflit en mars 2015. Mais selon l’ONU, le nombre total de victimes, notamment les combattants et les cas non vérifiés, est probablement beaucoup plus élevé.