Dans une élection législative partielle marquée par un fort d’abstention, le candidat du Parti socialiste Joêl Aviragnet est en ballottage très favorable sur la 8e circonscription de Haute Garonne. Est ce un signe de la renaissance du Parti socialiste ? Quels enseignements tirer de ce premier tour de scrutin ?
A l’issue d’une campagne de premier tour, marquée par le passage de nombreuses personnalités nationales, le candidat du parti socialiste Joël Aviragnet est en bonne position pour remporter l’élection dimanche prochain. Proche de Carole Delga, présidente du Conseil régional d’Occitanie -et ancienne députée de cette circonscription-, Aviragnet, député sortant, a fait une campagne de terrain, rencontré maires et électeurs. Mais ce seul « labourage » de la circo n’explique pas la distance avec son rival du second tour. Le soutien de ténors de LREM et le passage en Haute Garonne de deux ministres d’Etat du gouvernement Philippe Macron l’avant veille du scrutin n’ont pas suffi. Michel Montsarrat n’a pas su mobiliser l’électorat qui s’était prononcé en sa faveur lors du scrutin annulé. Il paye là les mesures impopulaires décidées par le gouvernement : hausse de la CSG, baisse des aides au logement et baisse des impôts pour les plus riches, hausse des taxes sur le gazoil dans ce territoire rural.
Les candidats de la France Insoumise et du Front National loin derrière
Dans le sud de la Haute Garonne Jean Luc Mélenchon et se troupes réclamaient un débat entre le candidat de la France Insoumise et celui du parti d’Emmanuel Macron … ce coup de menton n’a pas eu de conséquences ! Avec 3622 voix, Philippe Gimenez (FI) n’obtient que 4.28% des inscrits : troisième de ce premier tour, devant le FN (3264 voix). Il ne donne pas de consigne de vote entre le candidat PS et le candidat LREM.
Le candidat Les Républicains distancé
C’est une surprise, y compris dans le département de la Haute Garonne : Philippe Maurin, candidat Les Républicains, n’obtient que 1374 voix soit 4.94% des suffrages exprimés. Au delà du risque financier pour son parti, ce score est très éloigné des succès électoraux du parti de Laurent Wauquiez constatés ces dernières semaines lors de précédentes élections législatives partielles.
La 8e circonscription de Haute Garonne, fief socialiste en Occitanie
Une hirondelle ne fait pas le printemps comme le notait Julien Dray lundi matin à propos de ce premier tour, mais force est de constater que les électeurs ont envoyé dimanche un signal fort. Et différent de celui du printemps 2017. A contrario, un mauvais score aurait été interprété comme un risque pour le parti de Blum et Mitterrand. Autour des candidats Aviragnet Uchan, le PS a su organiser une campagne efficace : quelques 700 personnes étaient présentes lors du dernier meeting de campagne pourtant programmé le soir d’un débat télévisé crucial entre les candidats au congrès socialiste. La capacité du PS à critiquer, proposer et mobiliser est intacte dans le Comminges. Et ce résultat est assurément une bonne nouvelle pour tous les militants et sympathisants socialistes.