Le Conseil de sécurité a rejeté lundi un projet de résolution sur le statut de Jérusalem en raison d’un véto des Etats-Unis.
Présenté par l’Egypte, le texte affirmait que « toute décision et action qui visent à modifier le caractère, le statut ou la composition démographique de la Ville sainte de Jérusalem n’ont aucun effet juridique, sont nulles et non avenues et doivent être rapportées en application des résolutions » du Conseil de sécurité sur la question.
Le projet de résolution demandait également à tous les États de s’abstenir d’établir des missions diplomatiques à Jérusalem, en application de la résolution 478 (1980). Le texte exigeait des Etats qu’ils respectent les résolutions du Conseil concernant la Ville sainte et s’abstiennent de reconnaître les actions et les mesures qui y sont contraires.
Bien qu’ayant recueilli 14 votes en sa faveur, le texte a été rejeté suite au véto des Etats-Unis – l’un des cinq membres permanents du Conseil.
« Malheureusement, aucun progrès positif vers la paix n’a été constaté et les parties restent plus que jamais divisées »
L’échec de l’adoption de cette résolution intervient dans un contexte tendu au Moyen-Orient. Avant la mise au vote du projet de résolution, le Coordonnateur spécial de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nikolay Mladenov, avait décrit aux membres du Conseil le regain de tension dans la région constaté depuis le 6 décembre, date de la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël et de la volonté de Washington d’y transférer son ambassade depuis Tel-Aviv.
Le nombre d’incidents, impliquant notamment des tirs de roquettes depuis Gaza vers Israël, et des affrontements entre les Palestiniens et les forces de sécurité israéliennes, a augmenté : sur les 40 tirs de roquettes et de mortiers effectués depuis fin septembre, « 27 l’ont été depuis l’appel du Hamas à une escalade » de la violence.
M. Mladenov a également dénoncé une intensification du niveau de rhétorique provocatrice « de la part du Hamas et du Fatah » mais aussi de la part de personnalités politiques israéliennes. « Malheureusement, aucun progrès positif vers la paix n’a été constaté et les parties restent plus que jamais divisées », a déploré le Coordonnateur spécial de l’ONU.
Devant le Conseil de sécurité, M. Mladenov a souligné « les incertitudes sur l’avenir du processus de paix » et dénoncé « les actions unilatérales qui sapent la solution à deux États », comme la colonisation et la violence.
Selon l’envoyé de l’ONU, Israël a poursuivi sa politique de colonisation dans les territoires palestiniens, y compris à Jérusalem-Est, contrairement à la résolution 2334 voté l’an dernier, rappelant que les Nations Unies considéraient toutes les activités de colonisation comme étant « illégales en vertu du droit international et un obstacle majeur pour la paix ».
M. Maldenov a exhorté « toutes les factions palestiniennes à rejeter la violence, la rhétorique incendiaire et les actions provocatrices qui sapent la cause de la paix » et « Israël à assumer ses responsabilités en vertu des droits de l’homme et du droit humanitaire international et à ajuster son utilisation de la force ».