L’acquisition par Walt Disney des activités internationales, de cinéma et de télévision, du groupe Fox, pour quelque 60 milliards de dollars, devrait être rendue publique aujourd’hui. Il faudra au moins un an pour que le deal soit validé. Disney a de l’appétit. Ces dernières années, son PDG Bob Iger s’est employé à faire croître son portefeuille de marques franchisées avec les acquisitions des studios Pixar, de Marvel Entertainments et de Lucasfilm, la société productrice de la saga Star Wars. En termes de cinéma, l’achat des studios de cinéma de la Fox lui donnerait la main sur les droits cinématographiques des super héros de l’univers Marvel, comme les 4 Fantastiques, Deadpool ou X Men, ainsi que ceux d’Avatar, dont James Cameron tourne les suites. Télévision et streaming Côté télévision, Disney prendrait le contrôle de chaînes comme FX ou National Geographic, ainsi que les participations de Fox dans des groupes internationaux, comme le groupe européen de télévision par satellite Sky, ou Star, un actif de Fox en Inde. Cela renforcera considérablement Disney, qui, de son côté, à du mal à développer ses activités dans la télévision, ses chaînes de sport ESPN, notamment, étant confrontées à des départs d’abonnés. Disney va également reprendre la participation de Fox dans le service de vidéo à la demande Hulu, ce qui lui donnerait une majorité de contrôle dans ce concurrent direct de Netflix.
En août, Disney avait annoncé vouloir lancer son propre service de streaming, en 2019, aux États-Unis. Les actifs de Fox lui assurent un complément de contenu fort attractif. Pourquoi Rupert Murdoch vend ? Cela a été initialement une surprise. Beaucoup s’attendaient à voir le magnat australien Rupert Murdoch, qui contrôle Fox, transmettre intégralement son empire à ses fils, James et Lachlan. Suite à l’opération, Rupert Murdoch, 86 ans, va se concentrer sur l’information et le sport, son métier de base. Né en Australie, il avait hérité en 1952 du journal de son père, avant de construire l’un des plus importants conglomérats mondiaux dans les secteurs des médias et du cinéma. Selon certains observateurs, Murdoch se dégage au bon moment du marché du cinéma et, surtout, de la télévision câblée Son économie est très axée sur les droits sportifs, et il n’est pas impossible que les GAFA (notamment Apple ou Amazon) commencent à s’y intéresser de près. Quelle suite ? L’opération se fera exclusivement par achat d’actions, pour un montant estimé à quelque 60 milliards de dollars (environ 50 milliards d’euros). On ignore si les autorités de la concurrence américaines valideront l’accord alors que la transaction va clairement réduire la compétition entre studios de cinéma. Ainsi, le département de la Justice a récemment engagé une procédure pour bloquer le rachat (pour 85,4 milliards de dollars) du groupe de médias et de cinaéma Time Warner par l’opérateur de téléphonie mobile AT & T, estimant qu’il allait entraîner une hausse des prix et allait affaiblir la concurrence dans le secteur de la télévision payante.