Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a condamné dimanche l’essai nucléaire annoncé le même jour par la République populaire démocratique de Corée (RPDC).
« Cet acte constitue de nouveau une grave violation des obligations internationales de la RPDC et porte atteinte aux efforts internationaux de non-prolifération et de désarmement », a indiqué le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, dans une déclaration de presse.
Pour le chef de l’ONU, ce dernier essai nucléaire mené par la Corée du Nord est également profondément déstabilisant pour la sécurité régionale. « La RPDC est le seul pays qui continue de transgresser la norme contre les explosions d’essais nucléaires », a précisé le porte-parole.
« Le Secrétaire général réitère son appel au leadership de la RPDC à cesser de tels actes et de respecter pleinement ses obligations internationales en vertu des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité », a déclaré son porte-parole, relayant l’appel lancé plus tôt par le Directeur général de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), Yukia Amano qui a qualifié d’« acte extrêmement regrettable » l’essai nucléaire nord-coréen.
M. Dujarric a précisé dans sa déclaration que le Secrétaire général reste en contact avec toutes les parties concernées.
nouvelles sanctions possibles
« Nous atteignons un niveau sans précédent » Lassina Zerbo, OTICE
Dans un entretien accordé dimanche à la chaîne d’informations France 24, le Secrétaire exécutif de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), Lassina Zerbo, a également condamné l’essai nucléaire nord-coréen.
« Nous atteignons un niveau sans précédent parce que ce test est d’une magnitude qui est beaucoup plus élevée que ce que nous avons (vu) les autres années et même par rapport à celle qui était déjà considérée comme très importante en 2013 », a déclaré M. Zerbo.
Soulignant que l’OTICE suit depuis 2006 les explosions en lien avec les essais menés par la RPDC, le Secrétaire exécutif a précisé que son organisation a régulièrement tenu informés les Etats membres à ce sujet en leur fournissant les détails d’ordre technique.
Le Conseil de sécurité est l’organe onusien en charge des sanctions à l’égard de la Corée du Nord, a rappelé M. Zerbo, « mais les sanctions continuent en même temps que les essais nucléaires continuent ».
« Il y a donc un problème. Un problème auquel il faut trouver une solution », a dit le Secrétaire exécutif. « Et nous pensons que la solution doit inclure l’entrée en vigueur de ce Traité d’interdiction complète des essais nucléaires ».
« trouver une solution »
L’essai nucléaire annoncé ce dimanche par Pyongyang est le sixième mené par la Corée du Nord depuis 2006. Ce dernier essai nucléaire nord-coréen intervient cinq jours après le tir d’un missile balistique par la RPDC.
Le Conseil de sécurité et le Secrétaire général de l’ONU avaient alors condamné ce tir de missile balistique qui avait survolé le Japon. Mardi, les membres du Conseil avaient de nouveau averti la RPDC de ne pas procéder à d’autres essais nucléaires.
Le Japon, la Corée du Sud, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont demandé une réunion urgente du Conseil de sécurité en rapport avec le dernier essai nucléaire nord-coréen. La réunion devrait se tenir lundi matin à 10 heures, heure de New York.