Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a appelé vendredi le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à établir une enquête internationale sur les violations graves des droits de l’homme survenues dans les provinces du Kasaï Central et du Kasaï Oriental de la République démocratique du Congo (RDC), y compris sur l’existence d’au moins 42 fosses communes.
Depuis août 2016, environ 1,3 million de personnes originaires des Kasaï ont été déplacées suite aux violences, alors que quelque 30.000 réfugiés ont fui vers l’Angola, a rappelé le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) dans un communiqué de presse.
Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme en RDC (BCNUDH) a documenté 42 fosses communes, mais il est possible qu’il en existe d’autres. Selon les informations recueillies par les équipes du BCNUDH, des soldats des Forces armées de la RDC (FARDC) auraient creusé plusieurs tombes après des affrontements avec des éléments présumés de la milice de Kamuina Nsapu au cours des derniers mois.
meurtres d’enfants
Des cas d’exécutions sommaires et d’autres meurtres – y compris d’enfants – ainsi que des allégations de violence sexuelle ont été documentés depuis août 2016. Le BCNUDH continue de recevoir des allégations de violations graves des droits de l’homme, mais les contraintes de sécurité ont entravé la poursuite des enquêtes.
Le Haut-Commissaire a exhorté le gouvernement de la RDC, au début du mois de mai, à prendre une série de mesures pour s’assurer qu’une enquête crédible et transparente, respectant les standards internationaux et avec l’implication du BCNUDH, soit établie avant le 8 juin.
La flambée des violences dans les Kasaï a débuté en août 2016 lorsqu’un responsable coutumier a été tué par les FARDC. La milice de Kamuina Nsapu, nommée d’après son chef, a cherché à se venger de son meurtre en ciblant la police et les membres de l’armée, les institutions nationales et autres symboles étatiques, comme les bâtiments du gouvernement, les postes de police et les églises, et en recrutant des enfants pour rejoindre ses rangs.
traque à mort
Les FARDC auraient réagi aux attaques en lançant une contre-attaque extrêmement violente, notamment en tirant sans discernement à la mitrailleuse dans les villes où les milices étaient soupçonnées se cacher et en faisant du porte-à-porte pour traquer à mort les miliciens ou des sympathisants suspects.
Selon le HCDH, bien qu’un certain nombre d’enquêtes nationales aient été lancées sur les crimes allégués commis par Kamuina Nsapu, le gouvernement n’a pas mené d’enquêtes significatives sur la conduite de la FARDC et de la Police nationale congolaise.