Depuis le début des opérations militaires visant à reprendre la ville iraquienne de Mossoul il y a sept mois, près de 700.000 personnes ont été déplacées de leurs foyers dont 500.000 personnes qui ont été forcées de fuir dans les quartiers Ouest de la ville de Mossoul, a indiqué jeudi le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Au fur et à mesure que les combats se sont intensifiés à Mossoul, le nombre de personnes qui fuient l’ouest de la ville a considérablement augmenté.
« Le nombre de civils fuyant leurs foyers dans l’Ouest de la ville de Mossoul est stupéfiant », a déclaré la Coordonnatrice humanitaire pour l’Iraq, Lise Grande, dans un communiqué de presse. « Nous parlons d’un très grand nombre de familles qui laissent tout derrière elles. Ces civils fuient dans des circonstances très difficiles. Beaucoup souffrent d’insécurité alimentaire et n’ont pas eu accès à de l’eau potable et à des médicaments pendant des semaines ou des mois ».
Sur le terrain, l’ONU rappelle que le gouvernement dirige les opérations humanitaires en assurant le transport et fournissant l’aide aux civils. De leur côtés, « les organismes humanitaires font aussi de leur mieux pour fournir une assistance le long des itinéraires hors de la ville et afin d’aider les familles lorsqu’elles atteignent des sites et des camps d’urgence », a déclaré Mme Grande.
D’autant que sur place, le nombre de personnes déplacés internes est désormais tellement important qu’il devient de plus en plus difficile de fournir convenablement l’aide et la protection dont ont besoin les civils. « Au fur et à mesure que les opérations militaires s’intensifient et se rapprochent de la vieille ville de Mossoul, nous prévoyons que jusqu’à 200.000 personnes de plus pourraient fuir », a d’ailleurs précisé Mme Grande.
Par ailleurs, la haut responsable onusienne a jugé « incroyable » la générosité des populations de la ville « qui ouvrent leurs maisons et s’occupent des familles déplacées de l’ouest de Mossoul ».
Selon la Coordonnatrice humanitaire pour l’Iraq, sans ce soutien, les camps auraient été surpeuplés depuis longtemps. « La bataille militaire à Mossoul n’est pas encore terminée et, même quand elle le sera, l’urgence se poursuivra pendant des mois. Nous n’avons pas le choix, nous devons renouveler nos efforts pour mobiliser davantage de ressources et obtenir de l’aide aux personnes qui en ont le plus besoin », a souligné Mme Grande. « Des centaines de milliers de vies sont en jeu », fait-elle remarquer.
A la date d’aujourd’hui, le Plan d’action humanitaire d’urgence 2017 pour l’Iraq d’un montant de 985 millions de dollars, n’est actuellement financé qu’à 28%. Et 331 millions de dollars sont demandés pour les opérations humanitaires de Mossoul.