L’Inde doit mettre immédiatement fin à son interdiction des réseaux sociaux et de l’Internet dans l’État de Jammu-et-Cachemire et garantir la liberté d’expression pour les citoyens, ont déclaré deux experts des droits de l’homme des Nations Unies.
L’interdiction a été imposée le 17 avril suite à nombreuses manifestations d’étudiants. Selon des informations parues dans les médias au Cachemire, le gouvernement a bloqué l’accès à 22 sites web et applications, dont WhatsApp, Facebook et Twitter. Des services de données 3G et 4G pour téléphones mobiles et autres appareils auraient également été suspendus.
diffusion d’informations et manifestations
« L’ampleur de ces restrictions a un impact significativement disproportionné sur les droits fondamentaux de tous au Cachemire, compromettant l’objectif déclaré par le gouvernement de prévenir la diffusion d’informations pouvant entraîner la violence », ont déclaré le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’opinion et d’expression, David Kaye, et le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, Michel Forst.
« Interdire l’Internet et les télécommunications a un caractère de punition collective », a souligné M. Kaye. « Le refus d’un tel accès perturbe l’échange libre d’idées et la capacité des individus à se connecter entre eux », a estimé pour sa part M. Forst.
Les deux experts ont noté qu’en 2016, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a condamné ce type d’interdictions et a appelé les États à les éviter. Selon eux, il y a déjà eu environ 31 cas déclarés d’interdictions de médias sociaux et d’Internet depuis 2012 dans l’Etat de Jammu-et-Cachemire.
« Nous appelons les autorités indiennes à garantir la liberté d’expression au Jammu-et-Cachemire et à chercher une solution aux conflits sociaux et politiques de la région grâce à un dialogue ouvert, transparent et démocratique », ont conclu les deux experts.