Quand et comment sont apparues les premières étoiles dans l’Univers et comment les galaxies se sont-elles formées ? Les astronomes tentent de répondre à ces questions en observant directement l’enfance de l’Univers. En construisant des télescopes toujours plus gigantesques, ils parviennent à observer des galaxies toujours plus lointaines et donc plus éloignées dans le passé. Une équipe internationale d’astronomes, impliquant des chercheurs de l’Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie (IRAP – CNRS / CNES / UT3 Paul Sabatier) et dirigée par Nicolas Laporte de l’University College London a tiré pleinement profit de la puissance de l’observatoire radio ALMA qui vient d’être achevé au Chili pour étudier la composition chimique et les propriétés d’une des galaxies les plus lointaines. Ces résultats sont publiés dans Astrophysical Journal Letters.
comment est apparue la lumière dans l’univers
L’équipe d’astronomes a mené un programme de recherche avec ALMA en juillet 2016, ciblé sur un amas de galaxies très massif référencé Abell 2744. Différentes observations, dont la détection d’oxygène avec l’interféromètre ALMA, ont montré l’incroyable distance d’une des galaxies cataloguée A2722_YD4. Les astronomes ont pu estimer qu’elle contenait environ 2 milliards d’étoiles semblables au Soleil, et une quantité de poussière dont la masse équivaut à 6 millions de Soleil. Pour expliquer cette quantité de poussière d’étoiles, les chercheurs évoquent des explosions continues de supernovæ sur une période de près de 200 millions d’années. Les auteurs viennent donc d’ouvrir une nouvelle fenêtre sur l’étude des premières étoiles, et ainsi de se rapprocher du « Saint Graal » de l’astronomie moderne : l’apparition de la lumière dans l’Univers.
Vidéo – Chili : explosion d’une montagne pour le plus grand télescope au monde Label : 6medias_videos : 21/06/2014
ANTOFAGASTA (Chili) – 19 juin 2014 – Une explosion a eu lieu jeudi en plein désert d’Atacama au Chili. Les ingénieurs de l’Observatoire européen austral (ESO) ont en quelque sorte décapité le mont Armazones, qui culmine à 3 000 m d’altitude. Cette explosion n’est que la première étape des travaux pharaoniques entrepris par l’Observatoire européen pour mettre en place le plus grand télescope au monde, appelé E-ELT. Le chantier doit durer dix ans et le télescope sera mis en service deux ans plus tard. Cet outil doit permettre aux chercheurs d’en savoir plus sur la formation des premières structures de l’univers, l’origine des éléments chimiques, les trous noirs, et surtout, l’existence de vie extra-terrestre. Le désert d’Atacama fournit déjà l’un des environnements les plus propices à l’observation astronomique : un ciel sans nuage plus de 320 jours par an, un air très sec. Le coût du chantier est évalué à 1,1 milliards d’euros.