opinion- L’adoption de la directive Secret des affaires est une victoire pour les journalistes et les lanceurs d’alerte par Virginie Rozière, députée européen PRG Grand Sud ouest
Les journalistes sont exclus du champ de cette directive et, pour la première fois, les lanceurs sont reconnus comme devant bénéficier d’une protection. Contrairement aux idées reçues, ce texte est une victoire pour la liberté d’expression !
Des lanceurs d’alerte et des journalistes sont actuellement poursuivis dans certains États-membres au titre de la protection du secret d’affaires. Pour cela notamment, le débat sur ce sujet a suscité émotion et inquiétude au regard de la liberté d’informer. Ces inquiétudes étaient totalement justifiées : la proposition initiale de la Commission européenne était beaucoup trop vague, dangereuse donc, et inacceptable en l’état.
Pourtant, un texte sur le secret des affaires demeure nécessaire dans la mesure où les PME représentent les 2/3 des entreprises victimes d’espionnage industriel. Mais il s’agit de trouver un équilibre entre secret, et liberté d’informer. C’est bien parce que la protection des PME est un objectif légitime qu’on ne peut accepter que la protection des secrets d’affaires menace des acteurs qui n’ont rien à voir avec l’espionnage industriel mais qui agissent pour l’intérêt général et l’information du public.
« La mobilisation du groupe S&D, et je veux saluer l’action de notre négociateur, Sergio Cofferatti, a permis d’obtenir des garanties sans précédent pour les journalistes et les lanceurs d’alerte ! Les premiers se trouvent exclus purement et simplement du champ d’application de la directive. Les seconds se voient offrir une protection dès lors qu’ils agissent dans l’intérêt général » se félicite Virginie Rozière, membre de la commission des Affaires juridiques.
La question des lanceurs d’alerte dépasse cependant de loin la question des secrets d’affaires. Même si demain, ils ne pourront plus être poursuivis pour divulgation de secrets d’affaires, ils courront toujours le risque de l’être pour diffamation, vol, recel, violation de secret professionnel, ou autre…
« Ce sont des personnes qui n’hésitent pas à prendre de grands risques personnels, qui sont des acteurs essentiels de la démocratie. C’est pourquoi nous, socialistes et démocrates du Parlement, demandons à la Commission européenne de soumettre sans attendre au Parlement européen, un texte général de protection des lanceurs d’alerte » ajoute-t-elle.