Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est déclaré mardi profondément préoccupé par la dégradation de la situation humanitaire et des droits de l’homme au Yémen, où les civils continuent d’être les principales victimes du conflit qui a débuté en mars 2015.
Ces dernières semaines, les forces de la coalition menée par l’Arabie saoudite ont continué les bombardements aériens et des affrontements au sol ont également été signalés dans différents gouvernorats du Yémen, a dit une porte-parole du HCDH, Cécile Pouilly, lors d’un point de presse à Genève.
Entre le 17 juin et le 3 juillet, au moins 92 civils, dont 18 femmes et 18 enfants, ont été tués et 179 autres, dont 43 femmes et 30 enfants, ont été blessés à travers le pays. Ces chiffres portent le nombre total de civils tués et blessés depuis le 27 mars 2015 à respectivement 1.528 et 3.605.
Selon la porte-parole, l’équipe du HCDH sur le terrain a relevé des violations des droits humains et du droit international humanitaire par toutes les parties au conflit, qu’il s’agisse d’enlèvements, de mauvais traitements, de restrictions à la liberté d’expression et de réunion pacifique, et d’attaques contre des travailleurs humanitaires, du personnel et des installations médicales, ainsi que des journalistes.
« Nous sommes également profondément préoccupés par l’augmentation des attaques contre les lieux de culte », a dit Mme Pouilly.
Le HCDH a également noté que l’accès humanitaire restait fortement entravé par la violence récente. Les importations de nourriture et d’autres biens essentiels ont baissé de façon significative. Outre l’insécurité sur les routes et le blocage de l’;accès à la nourriture et à de l’eau propre, des restrictions de mouvement ont été imposées aux civils. Les pénuries de médicaments, de fournitures médicales essentielles et de carburant ont atteint des niveaux critiques.
« Une fois de plus, nous demandons instamment à toutes les parties au conflit à garantir que les droits de l’homme internationaux et le droit international humanitaire soient respectés, et à veiller à ce que toutes les mesures possibles soient prises pour assurer la protection des civils. Le droit international humanitaire impose aux parties à un conflit d’;autoriser et de faciliter le passage rapide et sans entrave de l’aide humanitaire pour les civils dans le besoin »,
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a également renouvelé son appel aux parties au conflit au Yémen à respecter la vie des civils après une attaque à la roquette ce week-end sur un jardin d’enfants à Aden, qui a fait 12 morts parmi des réfugiés.
« Tard dans la nuit du samedi 4 Juillet, une roquette a explosé devant l’école maternelle Al Tadamon à Aden, pénétrant plusieurs murs et tuant douze réfugiés : 11 Somaliens et un Ethiopien, dont cinq enfants. Douze autres réfugiés ont été blessés et restent à l’hôpital », a déclaré un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d’un point de presse à Genève.
Actuellement, il y a plus de 1 million de personnes déplacées à l’intérieur du Yémen, environ 250.000 réfugiés et plus de 21 millions de personnes dans le besoin à travers le pays.
Plus de 46.000 personnes, dont des Yéménites et des réfugiés en provenance de pays tiers ont fui le Yémen, principalement pour Djibouti et la Somalie, depuis que le conflit a commencé en mars. Dans le même temps, et depuis le début de l’;année, quelque 35.000 personnes sont arrivées au Yémen par bateau en traversant le golfe d’;Aden.