Opinion – Le coup de force de MM. VALLS et MACRON contre la gauche et la démocratie par Christian Picquet Porte-parole de Gauche unitaireCo-fondateur du Front de gauche Conseiller régional de Midi-Pyrénées
Le Premier ministre vient donc d’annoncer officiellement, à la représentation nationale, le recours à l’article 49-3 pour faire adopter une nouvelle mouture de la loi MACRON.
Les masques viennent ainsi de tomber. L’encre du texte adopté par le congrès de Poitiers est à peine sèche que l’exécutif fait passer à l’Assemblée nationale un texte qui tourne le dos à tout ce qu’ont pu exprimer, à cette occasion, les militants socialistes. Un texte qui va déréglementer profondément notre économie. À l’instar de l’article plafonnant les indemnités des salariés victimes de licenciements abusifs, qui répond à une très vieille exigence du Medef.
Chacun le sait, tout cela n’aura, évidemment aucun effet bénéfique sur l’emploi ou la relance de l’activité. En revanche, les conditions d’existence et de travail de millions d’hommes et de femmes vont s’en trouver considérablement précarisées.
En agissant comme il le fait, privant les députés de toute possibilité de se prononcer sur les nouveaux équilibres d’une loi présentée comme emblématique pour le quinquennat, le gouvernement de Messieurs VALLS et MACRON persiste à faire droit à la cupidité des actionnaires et des financiers. Il foule aux pieds les droits du Parlement, il tourne le dos aux attentes sociales du pays, il affiche son mépris pour les revendications du mouvement syndical, il agit par coups de force successifs contre les très nombreux parlementaires de gauche qui refusent d’appliquer une ligne sur laquelle ils n’ont pas été élus, il gouverne contre sa propre majorité et son propre parti.
Il devient urgent de mettre un coup d’arrêt à cette dérive. Sauf à laisser ce climat délétère nourrir la soif de revanche d’une droite qui veut aller encore plus loin dans la destruction des protections collectives… Sauf aussi à favoriser la démagogie prétendument sociale de l’extrême droite…
Une majorité existe manifestement, au sein de la gauche, pour imposer au président de la République un changement radical de cap et exiger la désignation d’un autre gouvernement retrouvant le chemin du peuple. Si elle veut conjurer le spectre des désastres électoraux qui s’annoncent, elle doit se rassembler, agir vite, se faire entendre avec force.