Le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, a annoncé mardi devant le Conseil de sécurité que son bureau était parvenu à un accord tripartite entre Israël, l’Autorité palestinienne et l’ONU afin de permettre les travaux de reconstruction nécessaires dans la bande de Gaza.
Cet accord, a précisé M. Serry en présentant l’exposé mensuel du Secrétariat sur la « situation au Moyen-Orient, y compris la question de Palestine », implique le secteur privé et donne un rôle clef à l’Autorité palestinienne dans l’effort de reconstruction, tout en offrant des assurances par le biais d’une surveillance de l’ONU selon lesquelles les matériaux ne seront pas détournés de leurs destinations civiles.
Dans un Moyen-Orient de plus en plus instable, notamment en Irak et en Syrie, le Coordonnateur spécial a appelé le Conseil de sécurité à consolider le calme fragile entre Israël et Gaza et à favoriser la reconstruction de Gaza.
« Gaza doit être ouvert à la reconstruction et au relèvement et il faut répondre aux légitimes préoccupations sécuritaires s’;agissant des produits à double usage », a insisté M. Serry, en se disant satisfait que les deux gouvernements aient compris cette situation.
Ce « mécanisme temporaire », a-t-il dit, devrait aussi renforcer la confiance des bailleurs de fonds avant la conférence sur la reconstruction de Gaza prévue le 12 octobre au Caire, en Égypte. « Le gouvernement palestinien de consensus national, qui est pleinement engagé en faveur des principes de l’OLP sous la direction du Président Mahmoud Abbas, doit avoir la possibilité d’assumer toutes ses responsabilités à Gaza et de surveiller les activités de reconstruction et de contrôler toutes les forces de sécurité, les armes et les équipements », a-t-il déclaré.
À un mois de la conférence de reconstruction de Gaza, M. Serry a rappelé que les Nations Unies et le gouvernement palestinien avaient estimé le 10 septembre à 550 millions de dollars l’aide nécessaire aux centaines de milliers de civils affectés par le récent conflit dans la bande de Gaza.
Dans un exposé articulé autour de six points, M. Serry a cité un accord de paix israélo-palestinien comprenant des dispositions pour permettre l’entrée à Gaza de biens humanitaires, de matériaux de construction et l’extension de la zone de pêche à six milles nautiques. Il a espéré que de nouveaux arrangements seraient possibles dans l’optique d’une levée du blocus, en gardant à l’esprit le cadre de la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité.
Il s’est réjoui du fait qu’Israël ait accepté hier le lancement de projets des Nations Unies d’un montant de 105 millions de dollars qui avaient été présentés avant le conflit dans le contexte de la tenue de la réunion du Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux Palestiniens du 22 septembre 2014. Il a espéré qu’Israël accepterait d’autres programmes de reconstruction lors de la conférence du 12 octobre.
M. Serry a rappelé que le conflit à Gaza s’était traduit par une tragédie humaine sans précédent, avant de s’inquiéter de la précarité du cessez-le-feu mis en œuvre depuis le 26 août. Il a souligné que 2.100 Palestiniens avaient été tués, dont 500 enfants, 250 femmes et 11 membres de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), et 11.000 autres avaient été blessés. De même, 18.000 maisons ont été détruites ou endommagées, tandis que 100.000 personnes ont perdu leur logement et 65.000 Palestiniens déplacés ont trouvé refuge dans des camps de l’UNRWA.
Côté israélien, 66 soldats et six civils ont été tués et 130 civils et 450 soldats ont été blessés.