A moins d’une semaine de l’élection présidentielle au Mali prévue dimanche 28 Juillet, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué mardi qu’il redoutait une faible participation des réfugiés maliens à ce scrutin, en raison de l’importance des défis logistiques.
Sur les 19.000 réfugiés qui se sont inscrits volontairement, plus de la moitié des noms de ces potentiels électeurs n’apparaissent en effet pas encore sur les listes électorales. Dans les camps en Mauritanie, au Niger et au Burkina Faso, beaucoup craignent de ne pas recevoir une des cartes électorales dite « Nina », dont la distribution doit durer jusqu’au 27 juillet, soit la veille du scrutin.
A titre d’exemple, sur les 3504 réfugiés maliens qui se sont inscrits au Burkina Faso, seuls 876 ont reçu à jour leur carte d’électeur. En Mauritanie, ils sont 8409 sur 11355 inscrits alors que seuls 932 sur 4161 ont reçu le fameux sésame au Niger.
« Le Gouvernement a fait savoir qu’il pourrait prendre des mesures exceptionnelles pour permettre le vote des réfugiés. Mais ces modalités sont à déterminer. Nous avons bon espoir que les réfugiés pourront voter pour ceux qui ont décidé de le faire », a souligné, depuis Genève, Fatoumata Lejeune-Kaba, porte-parole du HCR.
Pour le HCR, le matériel électoral doit arriver le plus tôt possible puisque les camps de réfugiés sont généralement situés dans des zones reculées et difficile d’;accès surtout avec la saison des pluies qui rend les routes impraticables.
Pour les 19.000 réfugiés maliens inscrits volontairement, le scrutin présidentiel est souvent perçu comme une étape dans le processus de normalisation de leur pays. « Une normalisation qui leur permettra ensuite chez eux. C’;est un enjeu majeur pour les réfugiés», ajoute Fatoumata Lejeune-Kaba.
Le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie accueillent au total 175 000 réfugiés maliens depuis le dernier conflit dans le nord du pays. Les réfugiés éligibles à voter en exil sont les personnes déjà enregistrées dans le cadre du Recensement administratif à vocation d’état civil datant de 2010.
Le HCR avait déjà facilité le processus de vote à l’extérieur du pays pour des réfugiés du Soudan du Sud en 2011, d’;Iraq en 2010 et d’Afghanistan en 2004.