Panos Moumtzis, le Coordinateur régional pour les réfugiés syriens du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR), a indiqué mardi que le nombre de Syriens ayant besoin d’une assistance humanitaire en raison du conflit qui fait rage dans le pays dépasse désormais les huit millions, soit 38% de la population totale.
Parmi eux, 6, 8 millions se trouvent en Syrie alors que 1,5 million ont trouvé refuge dans les pays voisins, a ajouté M. Moumtzis, lors d’une conférence de presse à Genève. Depuis le début du conflit en mars 2011, plus de 70 000 civils ont perdu la vie en Syrie.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) qui qualifie la situation en Syrie de « catastrophe humanitaire » estime pour sa part que les efforts financiers ne sont pas à la hauteur des besoins -colossaux -sur le terrain.
En janvier dernier, plus de 1,5 milliard de dollars ont été promis par les bailleurs internationaux afin de financer la réponse humanitaire en Syrie. Au début du mois prochain, l’ONU et les organisations non gouvernementales doivent lancer un appel aux donateurs qui devrait refléter l’augmentation des besoins.
« Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés est extrêmement préoccupé par les mois d’été qui arrivent, la hausse des températures soulevant des défis sanitaires liés à l’eau et à l’assainissement », a poursuivi M. Moumtzis, ajoutant que les agences faisaient de leur mieux pour éviter que des épidémies ne se déclarent.
Liban et Jordanie
Abordant la situation dans les pays voisins, il a indiqué qu’il y avait désormais 500.000 réfugiés syriens au Liban et 500.000 en Jordanie. « Un nombre aussi important de réfugiés dans un petit pays comme le Liban qui connaît un fort taux de chômage et des tensions politiques fortes, sans mentionner le contexte régional difficile, rend la situation extrêmement dangereuse », a-t-il estimé.
De son côté, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a fait part de sa vive inquiétude concernant la sécurité des civils dans la ville de Qusayr, près de la frontière avec le Liban, qui est le théâtre depuis un mois d’affrontements violents. Selon l’UNICEF, entre 12 000 et 20 000 personnes – dont un grand nombre d’enfants – ne pourraient quitter la ville en raison des combats.
« A Hasiaa, près de Homs, l’UNICEF et ses partenaires ont pris en charge 500 familles composées de femmes, d’enfants et de personnes âgées en provenance de Qusayr et des villages voisins », a dit depuis Genève une porte-parole de l’UNICEF Marixie Mercado. Elle a précisé que ces familles ont rejoint les 1.144 familles qui avaient auparavant réussi à fuir les combats à Qusayr.