La mise en examen de Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse dans le dossier Bettencourt a soulevé une vague de commentaires. A droite, certains proches de l’ancien président de la République ont vivement critiqué la justice dans ce dossier. Les syndicats de magistrats ont vivement réagi. L’Union Syndicale des Magistrats a saisi la Garde des Sceaux ministre de la justice de certains propos. Et le syndicat de la magistrature, ironique a suggéré, face aux réactions des uns et des autres « un autre Code de Procédure pénale pour Nicolas Sarkozy » que celui appliqué aux citoyens.
On ne résistera pas au plaisir de citer quelques extraits du communiqué de ce syndicat, plutôt classé à gauche :
C’est ainsi que François Fillon est « stupéfait » par une décision qui lui « apparaît aussi injuste qu’extravagante ». Pour Thierry Mariani, fin connaisseur du monde judiciaire, « c’est un acte politique ». Il est pour lui évident que « certains magistrats ont des comptes à régler avec l’ancien président de la République et ont des arrière-pensées politiques ». Il est conforté dans cette analyse percutante par Christian Estrosi pour qui cette affaire a « des relents politiques évidents ». Certains vont même jusqu’à évoquer un complot de François Hollande, auquel participerait la justice, pour assurer sa tranquillité en 2017… La palme revient cependant au récidiviste Henri Guaino pour qui la « façon dont le juge Gentil fait son travail » est « indigne » et pour qui ce magistrat aurait « déshonoré un homme et la Justice » et devrait « s’expliquer »…
Guaino : "Une décision indigne et irresponsable… par Europe1frLe député Guaino vendredi matin sur Europe1. des propos qui pourraient lui valoir une mise en examen
Il faudrait visiblement que Nicolas Sarkozy bénéficie d’un Code de procédure pénale différent de celui applicable à ses concitoyens…
Le Syndicat de la magistrature n’est pas par principe hostile à une critique objective du fonctionnement de la justice, mais il dénonce avec force ces attaques démagogiques, qui ne visent qu’à affaiblir l’autorité judiciaire à des fins politiciennes, et ces pressions sur des magistrats qui, appliquant la loi, prennent des décisions qu’ils estiment utiles à la manifestation de la vérité. Comme les 16 autres personnes mises en examen dans l’affaire dite « Bettencourt », Nicolas Sarkozy bénéficie de la présomption d’innocence et de voies de recours, mais les propos de « ses amis politiques » n’ont pas leur place dans une démocratie.
Le Syndicat de la magistrature continuera à défendre l’indépendance d’une justice qui se doit d’être égale pour tous.