Deux experts indépendants des Nations Unies se sont déclarés scandalisés par l’exécution, mercredi, de sept hommes en Arabie saoudite, en dépit des appels répétés lancés aux autorités saoudiennes par l’ONU et des organisations de la société civile. Les condamnés ont été fusillés, et non décapités, comme c’est la coutume dans ce pays.
« Je regrette profondément que l’Arabie saoudite ait exécuté sept individus en dépit de mon appel, et de celui d’autres experts, à ne pas le faire », a déclaré le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Christof Heyns. « Je réitère le fait que toute peine capitale prononcée en violation des obligations internationales d’un État équivaut à un exécution arbitraire et est donc illégale. »
Dans un appel conjoint lancé de toute urgence mardi aux autorités saoudiennes, quelques heures avant les exécutions, les experts avaient exprimé leur profonde préoccupation devant la manière dont s’était déroulé le procès.
Sarhan b Ahmad b Abdullah Al Mashaikh, Saeed b Hassan b. Ahmad Al Omari Al Zahrani, Ali b. Mohamed b. Hazzam Al Shahri, Nasser b Saeed b Saad Al Qahtani, Saeed b. Nasser b Mohamed Al Yaala Al Shahrani, Abdulaziz b Saleh b Mohamed Al Amri et Ali b Hadi b Saeed Al Qahtani étaient inculpés d’association de malfaiteurs et de vols à main armé dans des bijouteries en 2005 et ont été condamnés à mort à Asir, en 2009.
Selon certaines informations, les chefs d’inculpation pesant contre ces sept malfaiteurs auraient été fabriqués de toutes pièces et leurs procès n’auraient pas présenté des garanties de procédures régulières.
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, Juan E. Méndez, a exprimé sa profonde préoccupation devant ces allégations, ainsi que celles faisant état d’actes de torture, de mauvais traitements en détention et d’aveux sous la contrainte.
« Il ne s’agit pas seulement d’une violation par l’Arabie saoudite de ses obligations en vertu du droit international, qui impose une interdiction formelle de la torture. Il s’agit aussi d’une violation des obligations qui incombent au gouvernement de ne pas recourir à des actes de torture pour extorquer des aveux ou d’autres informations», a réitéré M. Méndez.