La France championne d’Europe de la protection sociale Au cours des dernières années, les dépenses de protection sociale dans l’Union Européenne ont augmenté, passant de 26,1% du PIB en 2007 à 29,6% en 2009 et 29,4% en 2010, selon les données d’Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Cette augmentation du ratio est en grande partie une conséquence de la crise économique, les dépenses totales de protection sociale dans l’UE ayant progressé d’environ 10% en termes nominaux entre 2007 et 2010, tandis que le PIB demeurait pratiquement stable. Alors que les dépenses relatives aux principales catégories de prestations (retraites, soins de santé, famille) ont toutes augmenté d’environ 10%, les prestations de chômage ont quant à elles augmenté d’un tiers. En 2010, les deux principales sources de financement de la protection sociale au niveau de l’UE27 étaient les contributions publiques provenant des impôts (40% des recettes totales) et les cotisations sociales (56%).
La moyenne de l’UE27 a continué de masquer de fortes disparités d’un État membre à l’autre. En 2010, la part des dépenses de protection sociale par rapport au PIB était supérieure à 30% en France (33,8%), au Danemark (33,3%), aux Pays-Bas (32,1%), en Allemagne (30,7%), en Finlande (30,6%) ainsi qu’en Autriche et en Suède (30,4% chacun), et inférieure à 20% en Roumanie (17,6%), en Lettonie (17,8%), en Bulgarie et en Estonie (18,1% chacun), en Slovaquie (18,6%), en Pologne (18,9%), en Lituanie (19,1%) et à Malte (19,8%). Ces écarts reflètent des différences de niveaux de vie, mais illustrent également la diversité des systèmes nationaux de protection sociale ainsi que des structures démographiques, économiques, sociales et institutionnelles propres à chaque pays.
Les dépenses par habitant les plus élevées au Luxembourg, aux Pays-Bas et au Danemark
En 2010, les dépenses de protection sociale par habitant, exprimées en SPA2 (standards de pouvoir d’achat), qui éliminent les différences de niveaux de prix entre les pays, étaient près de 8 fois supérieures au Luxembourg3 qu’en Bulgarie. Après le Luxembourg, les dépenses les plus élevées par habitant étaient enregistrées aux
Pays-Bas et au Danemark (chacun à plus de 40% au-dessus de la moyenne de l’UE27), suivis de l’Autriche, de l’Irlande et de la Suède (à environ 30% au-dessus de la moyenne). Les plus faibles dépenses par habitant se situaient en Bulgarie et en Roumanie, où elles étaient inférieures à 30% de la moyenne de l’UE27.
Les pensions de vieillesse et de survie ont représenté 45% des dépenses de protection sociale
En moyenne dans l’UE27, les pensions de vieillesse et de survie représentaient 45% des prestations sociales totales en 2010 et étaient la principale dépense de protection sociale dans quasiment tous les États membres. La part des pensions de vieillesse et de survie dans le total des prestations sociales était la plus élevée en Pologne et en Italie (61% chacun) ainsi qu’à Malte (55%), et la plus faible en Irlande (23%), au Luxembourg (36%) et au Danemark (38%).
Les prestations de maladie, de soins de santé et d’invalidité comptaient en 2010 pour 37% des prestations sociales totales dans l’UE27. Elles représentaient la première dépense de protection sociale en Allemagne, en Irlande, au Luxembourg et aux Pays-Bas, et la seconde dans tous les autres États membres. Parmi ceux-ci, la part de ces dépenses variait de 27% à Chypre et 28% en Lettonie à 48% en Irlande et 43% aux Pays-Bas.
En moyenne dans l’UE27 en 2010, les prestations familiales représentaient 8% des prestations sociales totales, les prestations de chômage 6% et les prestations liées au logement et à l’exclusion sociale 4%. La part des prestations familiales s’échelonnait de 4% aux Pays-Bas et en Pologne à 18% au Luxembourg. La part des prestations de chômage variait de 2% du total en Pologne à 14% en Espagne, et celle des prestations liées au logement et à l’exclusion sociale de moins de 1% en Italie à 12% à Chypre.