Le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg a présenté mercredi matin en conseil des ministres une communication relative aux méthodes du redressement productif.
« Le tissu productif français a beaucoup souffert ces dix dernières années. Pour faire prospérer sur notre territoire l’activité industrielle et les emplois qui y sont associés, une forte mobilisation est nécessaire. Cela implique de renforcer la réactivité de l’État, en le dotant d’une force de réflexion stratégique et opérationnelle, implantée dans les territoires, et capable d’intervenir le plus en amont possible en identifiant les entreprises en difficulté pour les accompagner dans la construction de projets industriels viables« a ainsi constaté le ministre sollicité dans de nombreuses défaillances d’entreprises.
Pour répondre à ces enjeux, le ministre du redressement productif va nommer, dès cette semaine, dans chacune des 22 régions de métropole, sous l’autorité des préfets de région et en relation étroite avec les présidents des conseils régionaux, un commissaire au redressement productif. Ces commissaires, qui seront nommés sur proposition des préfets parmi ceux de leurs collaborateurs ayant une solide connaissance du tissu économique et après avis des ministres concernés, auront deux missions principales :
– animer une cellule régionale de veille et d’alerte précoce : composée de représentants des principaux services de l’État, et en tant que de besoin élargie aux opérateurs concernés, aux collectivités territoriales et aux autres acteurs locaux, elle veillera à ce que soient prises en amont les mesures destinées à identifier et prévenir les difficultés des entreprises de la région ;
– soutenir les entreprises dans la résolution de leurs difficultés : les commissaires au redressement productif travailleront aux côtés des entreprises et, le cas échéant, de concert avec les mandataires de justice, pour proposer des solutions globales et pérennes pour les entreprises en difficulté de moins de 400 salariés, en dialogue avec les actionnaires, les banques, les créanciers, les clients et les fournisseurs, ainsi qu’avec la Banque de France. Ils formuleront des recommandations en matière de mobilisation des dispositifs publics de soutien aux entreprises, voire d’étalements fiscaux. Ils seront, sur leur territoire, les correspondants privilégiés du Comité interministériel de restructuration industrielle pour les entreprises de plus de 400 salariés.
Les commissaires à la réindustrialisation, qui n’étaient présents que dans six régions, sont supprimés a précisé le ministre.
« Au-delà de la mise en place immédiate de ce dispositif, le Gouvernement entend agir pour favoriser la recherche de solutions alternatives à la fermeture de sites ou d’entreprises. Le ministre du redressement productif et le ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social soumettront des propositions en ce sens aux partenaires sociaux lors de la Conférence sociale des 9 et 10 juillet » a précisé le communiqué final rédigé à l’issue du conseil des ministres.
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