En visite dans l’Ouest du Tchad, particulièrement touché par la sécheresse, la vedette du football espagnol Raúl González s’est joint aux appels urgents lancés afin de financer la lutte contre la crise alimentaire majeure qui frappe le Sahel, où plus de 17 millions de personnes sont menacées de famine et plus d’un million d’enfants âgés de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë.
Les effets combinés de la sécheresse, de la pauvreté chronique, des prix élevés des denrées alimentaires, des déplacements de populations et des conflits ont provoqué des baisses spectaculaires de la production alimentaire au Sahel. Rien qu’au Tchad, la production céréalière a diminué de près de moitié depuis l’an dernier. Et le conflit en Libye, pays limitrophe, y a provoqué le retour d’un grand nombre de travailleurs expatriés, aggravant encore une situation économique désastreuse.
En sa qualité d’ambassadeur de bonne volonté pour l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le footballeur Raúl González s’est rendu au Tchad pour soutenir les efforts conjoints de la FAO et de la Commission européenne. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la campagne Football professionnel contre la faim, initiée par la FAO et la Commission européenne en coopération avec l’Association des ligues européennes de football professionnel (EPFL).
En 2012, l’Union européenne a augmenté de 1,2 million de dollars son financement à la FAO au Tchad, portant ainsi à 355 millions de dollars sa contribution globale à la lutte contre la crise du Sahel. Grâce à ce soutien financier, la FAO est en mesure de fournir une assistance à près de 300 000 personnes.
Des efforts supplémentaires seront toutefois nécessaires pour surmonter la crise sahélienne. La priorité doit aller au soutien aux agriculteurs et aux éleveurs locaux avant et pendant la prochaine saison des semences, qui coïncide avec celle des pluies, prévue dans quelques semaines. « Si nous voulons aider les gens à cultiver leurs propres terres, des fonds sont nécessaires dès maintenant », a plaidé Raúl.
Pour renforcer la résilience de près de sept millions de personnes dans les pays les plus touchés – le Burkina Faso, le Tchad, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal -, la FAO a demandé 97 millions de dollars pour financer l’achat de semences, les systèmes d’irrigation à petite échelle, la culture de fourrages et les campagnes de vaccination. Cet appel demeure sous-financé à hauteur de 74 millions de dollars.