La Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a exprimé mardi sa préoccupation concernant le risque que font peser les combats autour du site du patrimoine mondial de Tombouctou, au nord du Mali. Elle a rappelé l’obligation internationalement reconnue des pays à sauvegarder leur patrimoine en temps de guerre.
« J’appelle les autorités maliennes et les factions belligérantes à respecter le patrimoine et les engagements du pays en tant que signataire de la convention de 1972 sur le patrimoine mondial », a dit Mme Bokova.
« Les merveilles architecturales en terre de Tombouctou que sont les grandes mosquées de Djingareyber, Sankoré et Sidi Yahia doivent être préservées. Avec les 16 cimetières et les mausolées, elles sont essentielles à la préservation de l’identité du peuple malien et de notre patrimoine universel », a ajouté la Directrice générale.
Inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1988, le site porte témoignage de l’âge d’or de Tombouctou au 16e siècle et d’une histoire antérieure au 5e siècle de notre ère. Selon la Convention de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et ses protocoles, les armées doivent éviter d’utiliser ou de causer des dommages aux biens du patrimoine culturel en temps de guerre.
« L’UNESCO se tient prête à partager son expertise et son expérience pour aider le Mali à assurer la sauvegarde de Tombouctou », a conclu la Directrice générale. D’après des informations récentes publiées par la presse, les rebelles ont pénétré dans le site et des tirs y ont été entendus. Le Mali compte trois autres sites du patrimoine en plus de Tombouctou : les Villes anciennes de Djenné, les Falaises de Bandiagara (pays dogon) et le Tombeau des Askia.