Sans surprise, les quatre braqueurs de la pizzeria de St Lys ont été reconnus coupables par la cour d’assises de Haute Garonne vendredi. Michel, décrit comme le « leader » des opérations a écopé de 9 ans de prison, soit une année de moins que la peine requise par l’avocat général. Huit ont été attribuées pour Yoann, 7 pour Nicolas et 6 pour Jean Michel. Des peines d’enfermement variables selon leur implication dans les braquages. De plus, l’avocat de la partie civile, M° Carmona a exigé plus de 20 000 euros de dommages et intérêts. Une somme que le Président de la Cour a approuvé. « Ce braquage a été préjudiciable pour Jean-Marc (patron de la pizzeria « La douce pause »). Il a perdu en notoriété et en chiffre d’affaire » explique M°Carmona.
Les quatre jeunes hommes de 25 à 31 ans comparaissaient devant la cour d’assises de Haute Garonne depuis mercredi. Trois d’entre eux étaient impliqués dans le braquage de la pizzeria de St Lys le 17 octobre 2009. Ils étaient quatre lorsqu’ils ont braqué le restaurant « El paradisio » le même mois.
DES BRAQUEURS AMATEURS
Durant la plaidoirie, les avocats de la défense ont insisté sur le fait que ce n’était pas une bande de professionnels. « Ce n’est pas du grand banditisme » a déclaré sur un ton théâtral, M° David, l’avocat de Yoann. L’avocat de Michel, Ouddiz Nakache, va plus loin. « Ce sont quatre garçons plein d’avenir » selon elle.
La défense insiste également sur le fait qu’ils se sont unis pour sortir de leur quotidien difficile. Voire s’évader. « Mais c’est loin d’être des professionnels. C’est davantage une bande de loosers ! » s’exclame M°Ouddiz Nakache. En effet, les deux braquages furent des échecs.Tout de même, la défense rejette les accusations de préméditation. « Ce sont des actes désorganisés et maladroits » ajoute M° Ouddiz Nakache.
DES HOMMES « TENDRES ET ATTACHES A LEUR FAMILLE »
Chaque avocat a cherché à défendre son client en insistant sur son humanité. Alors que l’avocat général a parlé de Michel comme de « la première ligne de la cordée », son avocate le décrit comme « un homme tendre et très attaché à sa famille ». Mais en rien, il n’a été un donneur d’ordre, ni un meneur ». Pour prouver ces paroles, elle mentionne le fait qu’il n’a pas usé de son fusil à pompe et qu’il n’a blessé personne lors des braquages. Seul trois coups avaient été tirés en l’air « pour calmer le patron de la pizzeria ». Pour ce « paumé en quête de reconnaissance, la pire des punitions est de le laisser seul face à lui même » ajoute-t-elle.
Les autres braqueurs avaient un casier vierge au moment des faits. Leurs avocats ont insisté sur leur stabilité professionnelle jusqu’alors. Et demander de rendre « une peine juste ». Notamment l’avocate de Jean-Michel, qui explique que son client a eu un rôle mineur durant les événements. « Même si le patron de la pizzeria affirme le contraire, il ne lui a jamais porté de coup à la tête». Quant à Yoann et Nicolas, leurs avocats ont évoqués leurs parcours familiaux difficiles, et notamment le manque de la figure du père.
Avant d’entendre le verdict, les accusés ont souhaité présenter leurs excuses à Jean Marc. Le patron de « La douce pause » a avoué « vivre un cauchemar depuis le braquage ».