Le procès de quatre braqueurs présumés de la pizzeria à St Lys continue ce jeudi devant la cour d’assises de Haute Garonne. A la barre, un expert et un enquêteur de personnalité dressent leur portrait.
Des similitudes émergent entre l’histoire personnelle de Michel et Yoann, deux cousins. En effet, Yoann voit son père battre sa mère durant toute son enfance. Quand elle se sépare de lui, Yoann arrête l’école. Après avoir enchaîné plusieurs petits boulots, il se stabilise. Mais sa passion pour les voitures lui est préjudiciable. Il s’endette de près de 7000 euros en achetant différentes automobiles. Sans compter que les factures s’accumulent. Ses dettes atteignent 10 000 euros au moment des faits.
En Michel, il trouve une seconde famille. « C’est le portrait de papa » confie-t-il à sa mère. Mais avec elle, il devient de plus en plus distant. Et déraille après la rupture avec sa copine. « C’est un nouvel abandon pour lui » regrette la mère de Yoann. Une amie du jeune homme de 26 ans va jusqu’à dire qu’il a été « bête de traîner avec Michel ». Cela ne lui aurait attiré que des ennuis. Et pour cause, le casier judiciaire de Yoann était jusqu’alors vierge. A présent, il regrette d’avoir participé au braquage. « Maintenant je veux me comporter autrement » a t-il expliqué à l’enquêteur de personnalité, M.Podza.
De son côté, Michel, 31ans, apparaît comme le leader de la bande. Il est décrit comme une « personne anxieuse ». Il a très mal vécu la violence de son père, enfant. Il est au chômage depuis plusieurs mois lorsqu’il effectue le braquage. A ce moment là, il est également accusé d’être mêlé à des « trafics de stupéfiants ». Ce qu’il réfute.
Durant le braquage, Michel affirme avoir tenu le fusil à pompe. L’expert, Mme Hosvepian, déclare que l’homme « assume son refus de tout compromis ». Ses actes aurait été dictés par un besoin d’argent. « Il savait où revendre l’automobile en pièces détachés» ajoute l’expert. De même, il avoue avoir été méfiant vis à vis de ces complices présumés. « Ainsi, il ne voulait pas leur donner l’arme. De peur qu’ils tirent sur quelqu’un ».
Plus que cela, Michel insiste sur son besoin d’assumer son rôle de père. « Il ne veut pas reproduire le même schéma que son père violent et peu présent ». Pourtant, « ses conduites addictives (il consomme cocaïne et cannabis) le rendent aveugle » explique l’expert. L’homme a derrière lui 8000 euros de dettes. Et de nombreuses condamnations pour conduite en état d’ivresse et détention d’arme. L’enquêteur de personnalité explique qu’il « n’a pas tiré les leçons de ces condamnations passées ». Avant d’ajouter qu’« il lui reste beaucoup de chemin à faire ».
Instable depuis le suicide de son père il y a une dizaine d’années, Nicolas regrette sa participation au braquage. Il explique à l’expert qu’il a accepté d’en faire parti « à cause de mauvaises rencontres ». Sans compter qu’« il se sent coupable » explique Mme Hosvepian. Il va même jusqu’à déclarer qu’il aurait pu être amis avec les personnes qui ont été attaquées.
Comme les autres, Jean-Michel a fait le braquage car il avait besoin d’argent. « Il voulait finir de payer le crédit de sa voiture » commente l’expert. Avec une enfance et une adolescence stable, tout semblait bien parti pour cet homme de 30 ans. Il souhaitait juste « rendre son fils heureux ». La défense se demande si ce n’est pas la rupture avec la mère de son fils qui l’a conduit à commettre cette infraction.
Le portrait des prévenus a été dressé aujourd’hui. Maintenant qu’ils ont plus d’informations sur leurs parcours, les jurés auront les clefs en main pour délibérer. Le verdict sera rendu vednredi.