Quatre hommes comparaissent depuis mercredi devant la cour d’assises de Toulouse. Ils sont accusés d’ « usage d’armes » et de « préméditation » dans le braquage de la pizzeria »La douce pause » à St Lys. L’équipée, âgée aujourd’hui de 26 à 31 ans avait opéré le samedi 17 octobre 2009 à 20h45. Cagoulés et gantés, trois d’entre eux avaient fait irruption dans la pizzeria de St Lys, juxtaposée à l’Intermarché. A ce moment-là, des adolescents étaient présents sur les lieux pour célébrer la victoire de l’équipe de rugby locale.
Les quatre auteurs présumés du braquage de la pizzeria de St Lys, ont comparu ce mardi devant la cour d’assises de Toulouse. De même, ils vont répondre aux accusations de deux autres braquages, réalisés les 18 et 27 octobre 2010. A la barre des accusés : Michel, Yoann, Jean-Michel et Nicolas.
PAS DE BUTIN
Les quatre prévenus voulaient « se faire un peu d’argent » selon leurs dires. Tous étaient sous l’effet du cannabis. Ils décident alors d’attaquer la pizzeria avec une idée claire en tête : dérober la BMW du patron. Du moins, c’est le plan qu’ils décrivent à la gendarmerie. Muni d’un fusil à pompe, Michel, le « leader » s’est écrié « Que personne ne bouge. Haut les mains » en pénétrant dans l’établissement. Il demande alors au patron Jean-Marc, « les clefs de la caisse ».
Le patron se méprend et lui donne la recette de sa journée. « Les clefs de ta voiture enculé ! » réplique Michel G. Le patron de la pizzeria refuse. S’en suit un « massacre » selon la victime. Il prendra deux coups de couteaux par Yoann, un coup de crosse sur la tête et de nombreux autres coups sur les flancs, en tentant de se défendre. Mal en point, Jean-Marc réussit à s’échapper et prévenir la gendarmerie. Aucun butin (ni recette, ni voiture) n’a été dérobé.
La partie civile est représentée par Me Carmona. A la barre, son client est enclin aux incertitudes. « On aurait cru qu’ils étaient venus me frapper gratuitement. » Avant d’expliquer, « j’ai besoin de savoir, ils ont détruit quelque chose en moi ». Les séquelles physiques , côte cassée et points de sutures, ont laissé place à l’anxiété.
DES INTERROGATIONS EN SUSPENS
Au premier jour du procès, de nombreuses interrogations restent en suspend sur les circonstances du braquage. La victime avoue avoir sniffé un rail de cocaine avant que l’attaque ne se produise. « Mais cela n’a rien à voir avec mes réflexes » indique Jean-Marc. Quant aux quatre prévenus, ils expliquent que les faits n’étaient pas prémédités. « C’était un délire de faire un braquage, rien de plus » commente Yoann. De même, ils ne souhaitaient pas utiliser les armes, mais ont du réagir en voyant la présence de témoins. Et pourtant, comme le souligne la partie civile, « ils avaient été dérober et acheter les gants et cagoules quelques jours plus tot ».
La défense insiste sur « l’effet de bande« . « Si Michel ne leur avait pas proposé, ils n’auraient pas fait ce braquage » ajoute M°David, l’avocat de Yoann. « Ce sont des jeunes influençables. »
Les délibérations seront rendus ce vendredi.
Photo CC/Babizoom