Karim B est re-jugé pour un viol commis le 12 juillet 1992. Le verdict est tombé mardi après midi. Le prévenu a été jugé coupable. Après deux heures et demi de délibérations, la sentence est tombée. Karim B, jugé pour le viol de Patricia en 1992, est condamné à 10 ans d’emprisonnement. Les jurés ont votés à la majorité pour la culpabilité du prévenu. C’est une confirmation du jugement rendu par défaut il y a 20 ans.
Au second jour d’audience, beaucoup d’interrogations sont restées en suspend. Notamment sur l’absence de la plaignante, Patricia X. La partie civile, représentée par M° Etelin, a insisté sur l’état de choc de la plaignante. « Quand une femme est victime de viol, son amidale cérébrale crée de l’adrénaline. A tel point que le cerveau produit mécaniquement de la morphine. Ce qui explique pourquoi les victimes de viols soient anesthésiées et ne se défendent pas directement face à l’agresseur» intervient M° Etelin.
Une explication scientifique
Cette explication scientifique justifie qu’au moment des faits la victime ne se soit pas débattue. Et n’ait pas appelé à l’aide. Cette attitude est pourtant reprochée par la défense. « Le comportement de Patricia me dérange. Surtout pour une femme qui a été vraisemblablement agréssée » relate M°Pibouleau.
Les faits se sont déroulés le 12 juillet 1992. Patricia X se promenait rue du taur à Toulouse lorsque Karim l’a abordé. Agacée qu’il lui parle, elle lui a demandé de partir. Il s’est alors énervé et l’a menacé. Après lui avoir insérer son pénis de force dans la bouche, il a commencé à la pénétrer. Il s’est ensuite enfoui lorsqu’un passant arrivait.
Ce mardi, Karim s’est défendu en prétextant « ne pas se souvenir ». Quant à la défense, elle a insisté sur le manque de preuves. « Rien ne correspond, ni la description physique de l’accusé, ni la condition d’entrée en matière » explique avec éloquence M° Pibouleau. « Les preuves n’étaient pas plausibles, il y a vingt ans, elles ne sont pas plus irréfutables aujourd’hui ». Et pourtant, les six jurés les ont considérées avec intérêt avant de rendre leur verdict.
Photo CC/Szeder László