A l’ouverture du segment de haut niveau de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Durban, en Afrique du Sud, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a exhorté mardi les Etats membres à faire de réels progrès dans les négociations sur le climat tout en reconnaissant que les difficultés étaient nombreuses.
« Nous devons être réalistes par rapport à nos attentes sur une percée dans les négociations à Durban. Nous en connaissons les raisons : de graves troubles économiques dans beaucoup de pays, des différends politiques profonds, des priorités et des stratégies contradictoires pour réagir aux changements climatiques. Il est peut-être vrai que, comme beaucoup le pensent, que le but ultime d’un accord complet et contraignant n’est pas réalisable pour le moment », a dit Ban Ki-moon à l’ouverture du segment de haut niveau de la Conférence.
« Cependant je souhaite être clair qu’aucune de ces incertitudes doivent nous empêcher de faire des progrès réels ici à Durban. Nous pouvons en effet avancer sur les dossiers clés », a-t-il ajouté en rappelant que l’avenir de la planète est en jeu alors que l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a indiqué que les émissions en gaz à effet de serre battent actuellement de records.
Selon le Groupe intergouvernemental d’;experts sur l’;évolution du climat (GIEC), les émissions de gaz à effet de serre devront être réduites de moitié d’ici à 2050 si l’on veut limiter la hausse des températures à deux degrés Celsius comparé au niveau préindustriel.
Le Secrétaire général a identifié une série d’objectifs clés que les pays devront atteindre durant la conférence. Il faudrait d’abord travailler sur ce qui a été décidé lors de la conférence de l’année dernière à Cancun, au Mexique, où les Etats membres ont décidé de créer un fonds climatique vert capable de soutenir les pays en voie de développement à se protéger contre les impacts des changements climatiques.
Ce fonds n’est pas encore en place et Ban Ki-moon a appelé les pays industrialisés à apporter le capital nécessaire. « L’assistance aux plus vulnérables est à la fois une obligation et un bon investissement dans un avenir durable », a-t-il rappelé.
Ensuite il faudrait se mettre d’accord sur l’avenir après le Protocole de Kyoto afin d’avoir des objectifs contraignants. « Si le Protocole de Kyoto ne résout pas tout seul notre problème climatique, il constitue une fondation sur lequel nous pouvons construire, avec des institutions importantes. Il apporte un cadre dont le marché a besoin. Le commerce du carbone dépend d’un système avec des règles claires et des prix transparents », a expliqué le Secrétaire général.
Ban Ki-moon a finalement demandé aux pays de construire ensemble une vision pour un accord climatique plus robuste et efficace. « Mobilisons la volonté d’aller de l’avant malgré les nombreuses difficultés. Prouvons que non seulement nous savons où nous allons, et comment nous allons y arriver, mis aussi que nous sommes prêts à agir de façon collective pour y arriver ».