Vendredi, l’Eurodéputée EELV Karima Delli, active dans la lutte contre le mal logement, est venue rencontrer les SDF dans leur campement. Une situation « provisoire » qui dure depuis février dernier. Ils ont quitté le Pont des Catalans pour être placé par la Mairie sur le rond point de Purpan. Ils sont aujourd’hui 7 dans un mobil home. Peu de temps avant leur arrivée, le terrain en question avait été refusé à des gens du voyage. Ce qui a créé des tensions : « A notre arrivée sur le campement, on a eu des cocktails Molotov sur la tête ! » rappelle un des sans abri. Une situation provisoire, dans l’attente d’un relogement, les sans abri étant prioritaires DALO (Droit Au Logement Opposable). Problème, la situation commence à s’éterniser depuis maintenant 10 mois. Et s’avère dangereuse avec l’arrivée de l’hiver.
Karima Delli, députée européen d’Europe Écologie Les Verts, impliquée dans la lutte contre le mal logement et membre du Collectif Jeudi Noir, a apporté son soutien à ces personnes. Elle dénonce le peu de considération dont ils sont victimes en assurant qu’« il n’y a pas de politique de logement social en France ». Pour elle, « Le DALO est une grande blague nationale ! ». Pas si difficile à croire au regard de la situation à Purpan. Elle reproche notamment a l’État de privilégier l’économie à l’humain : « C’est un comble de trouver de l’argent pour les banques et pas pour des gens dans le besoin. l’humain doit être la priorité. ». Et regrette qu’on assiste catégorisation des personnes précaires. « On pointe du doigt les sans abris » déplore-telle. « Il est étonnant qu’une telle situation existe dans une commune, un département, une région à gauche. »
Solidarité ROM, Les Enfants de Don Quichotte et le collectif « Urgence un Toit »,étaient présentes lors de sa venue. Tous réclament l’application de la loi de réquisition. Pour rappel cette loi permet aux préfets d’installer d’office dans des logements vacants depuis plus de 6 mois, des personnes mal-logées ou sans logées, éligibles à un HLM. « C’est envisageable, c’est une situation d’urgence, il suffit de l’approbation de l’État. » commente Isabelle Bricaud, membre des Enfants de Don Quichotte, dont le fondateur, Augustin Legrand, a annoncé apporter son soutien au campement de Purpan. « La situation est aussi urgente qu’en 1995 (date de la dernière application de la loi de réquisition NDLR), si ce n’est pire. C’est la dignité qui est en jeu.» A Toulouse on compte 20.000 logements vacants et 5000 à 6000 SDF. Le CREA (Collectif pour la réquisition, l’entraide et l’autogestion) déplore que « la crise actuelle de l’immobilier passe avant l’humain. Les logements vacants ne sont pas réquisitionné pour maintenir la valeur mobilière. ».
Les revendications des associations sont claires. Le relogement des prioritaires du DALO en premier lieu, l’arrêt des expulsions sans relogement, la prise en compte des projets d’accueil des sans abri, particulièrement à Toulouse, ont été plusieurs fois abordés par les différents groupes. Des réclamations partagée par Karima Delli qui dénonce :« La politique en terme de logement de l’État est le « Tous propriétaires ». On a vu ce que ça a donné en Espagne ou il n’y a plus de locatif. Le chômage chez les jeunes augmente, les espagnols partent en moyenne a 35 ans. Il ne faut pas une politique du « tous propriétaires », mais du « tous logés » ». Dans ce but, François Simon, membre d’EELV en Haute-Garonne, a indiqué qu’il allait remettre une lettre à Pierre Cohen dès ce lundi pour que la situation évolue enfin. Pour rappel, 22 SDF sont morts en 2009 à Toulouse.
Photo Rémi Dehan/Toulouse7.com