Il reste un long chemin à parcourir avant que les droits des femmes afghanes ne soient pleinement respectés et protégés, selon un rapport des Nations Unies publié mercredi. Le gouvernement afghan n’a pas encore réussi à mettre en oeuvre une loi adoptée il y a deux ans et qui est supposée défendre les droits des femmes, notamment dans les cas de violence, note ce rapport.
La loi de 2009 pour éliminer la violence contre les femmes pénalise le mariage des enfants, le mariage forcé, l’achat et la vente de femmes sous prétexte de mariage, la tradition de résoudre des conflits par l’échange de femmes (connu sous le nom de « baad »), et 17 autres types de violence contre les femmes, dont le viol. La loi contient également des peines prévues pour les auteurs des crimes.
« Les juges, les procureurs et la police dans plusieurs régions d’Afghanistan, ont commencé à appliquer la loi, ce qui est positif. Mais malheureusement seulement dans une petite partie des cas de violence contre les femmes. Même si la mise en oeuvre de la loi progresse manifestement, il reste un long chemin à parcourir avant que les femmes afghanes ne soient vraiment protégées contre la violence et que l’égalité soit réellement respectée grâce à cette loi importante », a déclaré la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay.
Le rapport rédigé par du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) et la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) est intitulé « Un long chemin à parcourir : La mise en oeuvre de la loi pour éliminer la violence contre les femmes en Afghanistan ». Il identifie à la fois des progrès et des failles dans la mise en uvre de la loi sur la période de mars 2010 à mars 2011.
Des statistiques officielles complètes sur le nombre de cas de violence contre les femmes en Afghanistan ne sont pas disponibles car la plupart des cas ne sont jamais rapportés. La Commission indépendante afghane des droits de l’homme a enregistré, entre de mars 2010 et mars 2011, 2.299 incidents de violence contre les femmes qui pourraient être considérés comme des crimes selon la loi.
Le HCDH rapporte que des procureurs ont ouvert une enquête dans 26% des 2.299 incidents, soit 594 cas. 155 actes d’accusation ont été dressés, et dans seulement 101 cas la loi a servi à rendre un jugement.