L’attentat-suicide du 8 mai 2002 à Karachi au Pakistan a causé la mort de 14 personnes, dont 11 employés français de la Direction des constructions navales (DCNS). Dans l’après 11 septembre, les soupçons se sont d’abord portés sur la nébuleuse Al Qaeda. Les magistrats en charge du dossier privilégient désormais une autre piste : celle de commissions versées, ou non, à de hauts responsables militaires pakistanais en charge de l’achat de matériel militaire, dont des sous marins français de classe Agosta.
En marge de cette affaire, le volet financier et les flux des commissions et éventuelles retro-commisssions. Dont est chargé le juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke. Et qui plonge au coeur du système démocratique.
Selon le site médiapart : le magistrat entend mercredi l’homme d’affaire franco libanais Ziad Takieddine. Toujours selon le site fondé par Edwy Plenel, des témoins auraient déclaré à la police que l’homme d’affaire proche de l’UMP aurait, à plusieurs reprises, et en compagnie de deux hommes de confiance de Nicolas Sarkozy, à savoir Nicolas Bazire et Thierry Gaubert, retiré des fonds en liquide de banques suisses. Pour ensuite les remettre à Bazire Nicolas, alors directeur de campagne d’Edouard Balladur en 1995.
Autres révélations de Médiapart citées in extenso et qui concernent directement le président de la République Nicolas Sarkozy :
Michel de Bonnecorse, ex-ambassadeur de France auprès de l’ONU à Genève et ancien conseiller «Afrique» de Jacques Chirac, affirme avoir alors recueilli les confidences de deux banquiers français installés en Suisse – qui ne se connaissaient pas – selon lesquels Nicolas Sarkozy, venu participer à un meeting de soutien au candidat Balladur, aurait opéré lui-même des sorties d’argent en espèces.
« Des valises de billets étaient sorties ce jour-là de leur banque et il n’y aurait pas eu de problème pour les rapporter en France (…) Nicolas Sarkozy, alors ministre du budget, s’était déplacé escorté de policiers et avait emprunté la sortie française de l’aéroport de Genève. C’est ainsi qu’il était revenu dans l’Hexagone », relate Pierre Péan dans son ouvrage.
Photo CC/Baptiste Marcel