La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences, Rashida Manjoo, a exhorté mardi les Etats-Unis à revoir leur politique en matière de violence contre les femmes, suite à la décision de la Commission interaméricaine des droits de l’homme qui a jugé que le gouvernement américain était coupable de violations des droits de l’homme dans le cas de Jessica Lenahan, une rescapée de violence domestique, et de ses trois enfants décédés.
« La violence contre les femmes est la forme de violation des droits de l’homme la plus répandue, et c’est un problème dans tous les pays du monde. Les Etats-Unis ne sont pas une exception. Le gouvernement des Etats-Unis devrait réévaluer les mécanismes en place pour protéger les victimes, punir les coupables et établir des standards pour l’;application des ordonnances de protection », a déclaré la Rapporteuse spéciale.
Pour cela, l’Etat devrait initier des dialogues au niveau local et national avec l’ensemble des parties prenantes pour une réflexion sur la pertinence théorique et pratique des procédures accélérées, des politiques d’arrestation et de poursuites obligatoires et des programmes de réhabilitation pour les agresseurs.
« Plus tôt dans l’année, j’ai effectué une mission d’établissement des faits dans le pays. Au cours des discussions avec des représentants du gouvernement, des victimes, des défenseurs des droits de l’;homme, y compris Jessica Lenahan, j’ai trouvé un manque de législation en matière de protection des victimes de violence conjugale aux Etats-Unis, ainsi qu’une mise en oeuvre insuffisante de certaines lois, programmes et politiques », a indiquée Mme Manjoo.
Alors que la législation contre la violence faite aux femmes existe aux Etats-Unis, la Rapporteuse spéciale a noté qu’il y a très peu de dispositions contraignantes au niveau fédéral qui offrent une prévention et une protection contre les actes de violence conjugale.
« Dans le cas de Jessica Lenahan, la Commission interaméricaine des droits de l’homme a considéré que l’inaction de l’Etat en cas de violence contre les femmes crée un environnement d’impunité pour les agresseurs et promeut la répétition de la violence », a rappelé Mme Manjoo.